mardi 8 avril 2014

La Main noire et le Rayon Blanc qui féconde



Wassily Kandinsky Vier Flecken (Four Splashes), 1929






« Les hommes sont aveuglés, écrit Kandinsky en 1912. Une Main noire se pose sur leurs yeux. C’est la Main de celui qui hait, et celui qui hait cherche par tous les moyens à freiner l’évolution, l’élévation. Voilà l’élément négatif, destructeur : la Main noire qui sème la mort… » et qui est aussi «…le voile qui enveloppe l’esprit dans la matière . »
A qui appartient cette Main noire de haine et de mort ?
« …au destructeur de la vie » dit Kandinsky ; au Prince de ce monde de calculs ténébreux, à Satan donc, notre faux père à tous ! Kandinsky ajoute : « le voile qui enveloppe l’esprit dans la matière est si épais que peu d’hommes sont capables de le discerner… ainsi en était-il au XIX° siècle, ainsi en est-il aujourd’hui encore. »
Mais contre la Puissance de mort s’élève la Puissance de vie que Kandinsky nomme « l’Esprit créateur, le Rayon blanc qui féconde . » L’Esprit créateur est « la Force intérieure, la force invisible de la vie qui pousse l’homme à se libérer des ténèbres pour aller en avant et vers le haut. »
L’artiste est « l’homme qui mène de front le combat afin de libérer la voie de l’élévation spirituelle et qui s’attaquera d’abord aux voiles noirs des valeurs anciennes » que sont « les conventions représentatives . » Il s’attaquera de cette façon au voile qui enveloppe l’Esprit dans la matière et qui est, dit encore Kandinsky, « le matérialisme . »
L’artiste sera donc en guerre permanente contre la Main noire du matérialisme qui sème la mort et dont les armes sont « la peur de la liberté et la surdité à l’égard de l’Esprit . » Ainsi, pour l’artiste comme pour tout homme « la joie de la vie réside dans la victoire de la liberté créatrice sur la peur… »
Mais, je relève la tête de ce texte, car voici à ma fenêtre et en personne, le Rayon blanc qui féconde, voici la lueur oubliée, voici le premier éblouissement du printemps. Un Rayon de vie qui illumine la terre comme un baiser d’enfant illumine le visage d’un mourant. Par contagion, la vue de la beauté nous rend beaux, comme le désir appelle le désir et l’amour. Une fécondation réciproque est à l’œuvre partout. Et c’est notre âme imprégnée de lumière qui illumine nos visages éteints.  La lumière du monde n’est pas Dieu, elle est comme nous, créée à son image, et sa juste mesure est la manifestation éblouissante de sa compassion à notre égard.


Corps subjectif de Vassily Kandisnky. 2008




« Le monde est rempli de résonances. Il constitue un cosmos d’êtres exerçant une action spirituelle. La matière morte est esprit vivant. » Écrivit encore Kandinsky dans la surdité générale de son temps comme du nôtre.
Le peintre mystique réconcilie ce que les sciences ont séparés : le corps, l’âme, l’esprit, le cosmos et le créateur.




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Illustrations Robert  : Quatre échelles. Wassily Kandinsky, huile sur toile. 1929 ; Corps subjectif de Wassily Kandisnky. Mixte sur toile. 240 x 350. Robert Empain. 2008
Texte : Extrait Ad Imaginem Dei 1 L’oeuvre invisible. Récit.Inédit

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