Grâce à toi Thérèse de l'Enfant Jésus
Au couvent des carmélites de Lisieux, quand venait le mois de juin, la jeune Thérèse de l'Enfant Jésus et ses soeurs novices recueillaient les pétales des roses pour les lancer en chantant au crucifix.
Ces performances avant l'heure étaient pour ces soeurs des actions de grâce, à savoir des gestes de gratitude, de louange et d’offrande à l’Epoux, au Bien-Aimé Jésus, comme l'étaient toutes les actions de la journée. Thérèse écrit à cette époque qu’elle offre à Jésus chaque battement de son coeur.
Les milles actions quotidiennes d’une carmélite sont des plus humbles : préparer les repas, laver le linge, soigner les malades, repriser une chemise, écouter, regarder, lire, méditer, prier, chanter, communier, aimer... En vérité, les gestes les plus ordinaires de nos vies deviennent extraordinaires pour autant que, de bonne grâce, nous nous reconnaissions incapables de nous donner le pouvoir qui les permet, que nous comprenions que nous recevons ce pouvoir d’agir d’une puissance qui le détient.
Pour les chrétiens, Celui qui possède la puissance de nous donner la vie et avec elle tous nos pouvoirs d’agir se nomme Dieu, le Verbe de Vie en Personne qui nous donne la Vie qu’Il est et qu’Il a de toute éternité et, avec ce Don, la liberté d'aimer ce Don et le Dieu Vivant qui nous le fait. Ce don absolu de la liberté offre à chacun de prendre pour lui la vie qu’il reçoit pour en jouir à sa guise et dès lors à ne pas se placer comme Thérèse et les chrétiens dans la reconnaissance et la gratitude pour la Vie qui se donne et se redonne à tous.
Ce choix, tragique et si répandu encore, consiste à ne pas entendre ou à ne pas vouloir entendre le secret de la Vie ; un secret si simple qu'il ne peut se révéler qu’aux coeurs humbles, sincères et demeurer caché aux coeurs vaniteux et ingrats : la Vie ne peut que se donner.
Heureux et dors et déjà ressuscités dans la vérité et la joie de vivre sont ceux à qui se révèle que la Vie est un Don absolu par lequel nous vivons éternellement en Elle. La Vie est le mouvement même du Don premier qui se reçoit pour se donner et ainsi croitre et se multiplier infiniment en tous. C'est pourquoi nous pouvons proclamer avec saint Jean que la Vie est Dieu et Dieu Amour.
La jeune Thérèse, méditant toutes ces choses en son coeur ne tarda pas à reconnaître son insuffisance à aimer Dieu et ses semblables, alors même qu’elle en avait le vif désir. Comprenant d’abord que la vie est un Don de Dieu, elle comprend que l’amour est un autre Don de Dieu. Alors, le plus humblement et le plus simplement du monde, elle demande au Seigneur de lui faire don de l’amour. Cette demande franche et directe à la Vie en Personne, Thérèse l’appelle sa Petite Voie, ouvrant ainsi pour tous une Voie si simple que personne avant elle, aucune sainte et aucun saint, n’avait osé l'imaginer.
La Grâce vidéo intitulée Rose recrée à Mérigny (1) que je publie en illustration de cet article, est un symbole de tout cela. Grâce à un petit tour cinématographique ce petit film retourne le temps et montre que si il est facile de cueillir et d'effeuiller une rose, nul en ce monde n’a le pouvoir de la recréer et de lui redonner véritablement la vie sinon Dieu et ses rosiers à chaque printemps. De même en est-il pour toutes les créatures vivantes, de même en est-il pour nos vies qui nous sont données pour être données à leur tour et par cette grâce ressuscitées infiniment. Car là est la loi de la Vie, le secret du Vivant Amour.
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(1) Grâce vidéo de Robert Empain : une séquence extraite du film Vivre d'Amour dédié à sainte Thérèse et présenté à l'égilse des Minimes Bruxelles dans le cadre des expositions de Grâce en 2009.
Portrait photographique de Thérèse Martin, sainte Thérèse de Lisieux
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