Grâce à toi Thierry Berlanda
Les éditions NL sortent Tempête sur Nogalès en deuxième édition, avec une nouvelle couverture. L'occasion m'est ainsi donnée de ressortir cette note où je disais tout le bien que je pensais de ce roman.
Présentation de l'éditeur
Sur la route de Tombstone à Nogales, à la frontière entre l’Arizona et le Mexique,
sous un soleil de fonte, une tempête se prépare. Tempête de sable, de vent, de souvenirs.
Avec dans la ligne de mire le snack de Jess, planté au mile 88, en plein désert.
Et tous, sans exception, aussi bien Dennewich – l’odieux patron du cabaret à filles –,
que les chauffeurs de la compagnie de trucks locale et que la population entière s’agitent
de plus en plus à mesure qu’approche avec la tempête une Pontiac noire, tel un funeste présage. Pour quelle raison ce mystérieux attelage terrorise-t-il Jess, ange blond à la voix
de chanteuse Black et au passé enfoui ? Le gosse – un pauvre type éperdument
amoureux d’elle – et son vieux pote Holly, seront-ils de taille à la protéger ?
À moins que la belle ne préfère l’aide de Cooper, un nouveau chauffeur qui ne la laisse pas indifférente. Les âmes égarées ont-elles droit à une seconde chance, ou dans cette arène aux allures de tombeau ouvert, la poussière doit-elle nécessairement retourner à la poussière ?
Tempête
sur Nogales, de Thierry Berlanda, est comme ses romans suivants, L'insigne du boiteux et la Fureur du Prince, parfaitement ciselé et réglé comme une
machine infernale. Page après page, la pression et la température
montent en puissance exactement comme dans un désert chauffé à blanc monte une tempête que nulle force humaine ne peut arrêter.
Vous
serez emporté dans les tourbillons de cette langue mutante et inouïe
qu'invente Berlanda, une langue que doivent parler les humains
parvenus aux portes de l'enfer, des vivants qui survivent sans plus
savoir ni pourquoi ni comment et qui demeurent pourtant jetés là, comme
suspendus à la beauté hypnotique d'un ange trompeur, alors que monte à
l’horizon l’inéluctable catastrophe.
Les
romans véritables ne sont pas ceux qui se contentent de nous divertir
un moment pour nous faire oublier la vie que nous menons, quitte à nous
faire trembler de peur pour y parvenir, mais ceux qui, tout au
contraire, nous pénètrent, nous habitent, nous travaillent, ceux qui,
reprenant vie en nous, sondent nos couches profondes pour les retourner
vers un sursaut, un regain de vie, ceux qui comme des tempêtes au dedans
libèrent en nous des horizons dégagés et des cieux nouveaux.
Tempête sur Nogales est un tel roman, une oeuvre de la vie pour la vie, une oeuvre d'art.
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