Grâce à toi Seigneur Jésus
La Résurrection de Christ. XVI ième siècle. Musée du Vatican. Tapisserie, Bruxelles |
L’événement historique et transcendant
Le
mystère de la résurrection du Christ est un événement réel qui a eu des
manifestations historiquement constatées comme l’atteste le Nouveau
Testament. Déjà Paul peut écrire aux Corinthiens vers l’an 56 : " Je
vous ai donc transmis ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le
Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au
tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures,
qu’il est apparu à Céphas, puis aux Douze" (1 Co 15, 3-4). L’apôtre
parle ici de la vivante tradition de la Résurrection qu’il avait apprise
après sa conversion aux portes de Damas (Ac 9,3-18).
Le tombeau vide
"Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, mais il est ressuscité " (Lc 24,5-6) . Dans le cadre des événements de Pâques, le premier élément que l’on rencontre est le sépulcre vide. Il n’est pas en soi une preuve directe. L’absence du corps du Christ dans le tombeau pourrait s’expliquer autrement (Jn 20,13 ; Mt 28,11-15) Malgré cela, le sépulcre vide a constitué pour tous un signe essentiel. Sa découverte par les disciples a été le premier pas vers la reconnaissance du fait de la Résurrection. C’est le cas des saintes femmes d’abord (cf.LC 24,22-23), puis de Pierre (Lc 24,12) . " Le disciple que Jésus aimait " (Jn 20, 2) affirme qu’en entrant dans le tombeau vide et en découvrant "les linges gisant "... ' il vit et il crut " (Jn 20,6-8). Cela suppose qu’il ait constaté dans l’état du sépulcre vide que l’absence du corps de Jésus n’a pas pu être une œuvre humaine et que Jésus n’était pas simplement revenu à une vie terrestre comme cela avait été le cas de Lazare (Jn 11, 44).
"Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, mais il est ressuscité " (Lc 24,5-6) . Dans le cadre des événements de Pâques, le premier élément que l’on rencontre est le sépulcre vide. Il n’est pas en soi une preuve directe. L’absence du corps du Christ dans le tombeau pourrait s’expliquer autrement (Jn 20,13 ; Mt 28,11-15) Malgré cela, le sépulcre vide a constitué pour tous un signe essentiel. Sa découverte par les disciples a été le premier pas vers la reconnaissance du fait de la Résurrection. C’est le cas des saintes femmes d’abord (cf.LC 24,22-23), puis de Pierre (Lc 24,12) . " Le disciple que Jésus aimait " (Jn 20, 2) affirme qu’en entrant dans le tombeau vide et en découvrant "les linges gisant "... ' il vit et il crut " (Jn 20,6-8). Cela suppose qu’il ait constaté dans l’état du sépulcre vide que l’absence du corps de Jésus n’a pas pu être une œuvre humaine et que Jésus n’était pas simplement revenu à une vie terrestre comme cela avait été le cas de Lazare (Jn 11, 44).
Les apparitions du Ressuscité
Marie de Magdala et les saintes femmes, qui venaient achever d’embaumer le corps de Jésus ( Mc 16,1 ; Lc 24,1) enseveli à la hâte à cause de l’arrivée du Sabbat le soir du Vendredi Saint (Jn 19, 31-42), ont été les premières à rencontrer le Ressuscité ( Mt 28, 9-10 ; Jn 20, 11-18). Ainsi les femmes furent les premières messagères de la Résurrection du Christ pour les apôtres eux-mêmes ( Lc 24,9-10). C’est à eux que Jésus apparaît ensuite, d’abord à Pierre, puis aux Douze (1 Co 15, 5). Pierre, appelé à confirmer la foi de ses frères (Lc 22,31-32), voit donc le Ressuscité avant eux et c’est sur son témoignage que la communauté s’écrie : "C’est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon" (Lc 24,34-36).
Marie de Magdala et les saintes femmes, qui venaient achever d’embaumer le corps de Jésus ( Mc 16,1 ; Lc 24,1) enseveli à la hâte à cause de l’arrivée du Sabbat le soir du Vendredi Saint (Jn 19, 31-42), ont été les premières à rencontrer le Ressuscité ( Mt 28, 9-10 ; Jn 20, 11-18). Ainsi les femmes furent les premières messagères de la Résurrection du Christ pour les apôtres eux-mêmes ( Lc 24,9-10). C’est à eux que Jésus apparaît ensuite, d’abord à Pierre, puis aux Douze (1 Co 15, 5). Pierre, appelé à confirmer la foi de ses frères (Lc 22,31-32), voit donc le Ressuscité avant eux et c’est sur son témoignage que la communauté s’écrie : "C’est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon" (Lc 24,34-36).
Noli me tangere. Fresque de Fra Angelico. Florence |
Tout
ce qui est arrivé dans ces journées Pascales engage chacun des apôtres - et Pierre tout particulièrement - dans la construction de l’ère
nouvelle qui a débuté au matin de Pâques. Comme témoins du Ressuscité
ils demeurent les pierres de fondation de son Église. La foi de la
première communauté des croyants est fondée sur le témoignage d’hommes
concrets, connus des chrétiens et, pour la plupart, vivant encore parmi
eux. Ces "témoins de la Résurrection du Christ" (Ac 1,22) sont avant
tout Pierre et les Douze, mais pas seulement eux : Paul parle clairement
de plus de cinq cents personnes auxquelles Jésus est apparu en une
seule fois, en plus de Jacques et de tous les apôtres (1 Co 15, 4-8).
Devant
ces témoignages il est impossible d’interpréter la Résurrection du
Christ en-dehors de l’ordre physique, et de ne pas la reconnaître comme
un fait historique. Il résulte des faits que la foi des disciples a été
soumise à l’épreuve radicale de la passion et de la mort en croix de
leur maître annoncée par celui-ci à l’avance (Lc 22, 31-32). La secousse
provoquée par la passion fut si grande que les disciples (tout au moins
certains d’entre eux) ne crurent pas aussitôt à la nouvelle de la
résurrection. Loin de nous montrer une communauté saisie par une
exaltation mystique, les Évangiles nous présentent les disciples abattus, "le visage sombre " (Lc 24,17 et Lc 24,17)
et effrayés.
C’est pourquoi ils n’ont pas cru les saintes femmes de retour du tombeau et "leurs propos leur ont semblé du radotage" LC 24,11). Quand Jésus se manifeste aux onze au soir de Pâques "il leur reproche leur incrédulité et leur obstination à ne pas ajouter foi à ceux qui l’avaient vu ressuscité " (Mc 16,14).
C’est pourquoi ils n’ont pas cru les saintes femmes de retour du tombeau et "leurs propos leur ont semblé du radotage" LC 24,11). Quand Jésus se manifeste aux onze au soir de Pâques "il leur reproche leur incrédulité et leur obstination à ne pas ajouter foi à ceux qui l’avaient vu ressuscité " (Mc 16,14).
Même mis devant la réalité de Jésus ressuscité, les disciples doutent
encore (Lc 24,38), tellement la chose leur paraît impossible : ils
croient voir un esprit ((Lc 24,39). Dans leur joie ils ne croient pas
encore et demeurent saisis d’étonnement" (LC 24,41). Thomas connaîtra la
même épreuve du doute (Jn 20,24-27) et, lors de la dernière apparition
en Galilée rapportée par Matthieu, " certains cependant doutèrent " Mt
28,17) C’est pourquoi l’hypothèse selon laquelle la résurrection aurait
été un "produit " de la foi (ou de la crédulité) des apôtres est sans
consistance. Bien au contraire, leur foi dans la Résurrection est née -
sous l’action de la grâce divine - de l’expérience directe de la réalité
de Jésus ressuscité.
L’état de l’humanité ressuscitée du Christ
Jésus ressuscité établit avec ses disciples des rapports directs, à
travers le toucher (Lc 24,39 ; Jn 20,27) et le partage du repas (Lc
24,30 ; Jn 2&,9,13-15) Lc 24,30.
41-43). Il les invite par là à reconnaître qu’il n’est pas un esprit
mais surtout à constater que le corps ressuscité avec lequel il se
présente à eux est le même qui a été martyrisé et crucifié puisqu’il
porte encore les traces de sa passion. Ce corps authentique et réel
possède pourtant en même temps les propriétés nouvelles d’un corps
glorieux : il n’est plus situé dans l’espace et le temps, mais peut se
rendre présent à sa guise où et quand il veut (Jn 24n 19. 26 ; 21, 4)
car son humanité ne peut plus être retenue sur terre et n’appartient
plus qu’au domaine divin du Père. Pour cette raison aussi Jésus
ressuscité est souverainement libre d’apparaître comme il veut : sous
l’apparence d’un jardinier (JN 20,14-15) ou " sous d’autres traits " (Mc
16,12 que ceux qui étaient familiers aux disciples, et cela pour
susciter leur foi (Jn 29, 14,16 ; 21, 4, 7)
La Résurrection du Christ ne fut pas un retour à la vie terrestre,
comme ce fut le cas pour les résurrections que Jésus avait accomplies avant
Pâques : la fille de Jaïre, le jeune de Naïm, Lazare.
Ces faits étaient des événements miraculeux, mais les personnes miraculées retrouvaient, par le pouvoir de Jésus, une vie terrestre "ordinaire". A un certain moment, ils mourront de nouveau. La Résurrection du Christ est essentiellement différente. Dans son corps ressuscité, il passe de l’état de mort à une autre vie au-delà du temps et de l’espace. Le corps de Jésus est, dans la Résurrection, rempli de la puissance du Saint-Esprit ; il participe à la vie divine dans l’état de sa gloire, si bien que S. Paul peut dire du Christ qu’il est " l’homme céleste " (1 Co 15, 35-50).
Ces faits étaient des événements miraculeux, mais les personnes miraculées retrouvaient, par le pouvoir de Jésus, une vie terrestre "ordinaire". A un certain moment, ils mourront de nouveau. La Résurrection du Christ est essentiellement différente. Dans son corps ressuscité, il passe de l’état de mort à une autre vie au-delà du temps et de l’espace. Le corps de Jésus est, dans la Résurrection, rempli de la puissance du Saint-Esprit ; il participe à la vie divine dans l’état de sa gloire, si bien que S. Paul peut dire du Christ qu’il est " l’homme céleste " (1 Co 15, 35-50).
La Résurrection comme événement transcendant
"O nuit, chante l’Exsultet de Pâques, toi seule as pu connaître le
moment où le Christ est sorti vivant du séjour des morts " (MR, Vigile
Pascale). En effet, personne n’a été le témoin oculaire de l’événement
même de la Résurrection et aucun évangéliste ne le décrit. Personne n’a
pu dire comment elle s’était faite physiquement. Moins encore son
essence la plus intime, le passage à une autre vie, fut perceptible aux
sens. Événement historique constatable par le signe du tombeau vide et
par la réalité des rencontres des apôtres avec le Christ ressuscité, la
Résurrection n’en demeure pas moins, en ce qu’elle transcende et dépasse
l’histoire, au cœur du mystère de la foi. C’est pourquoi le Christ
ressuscité ne se manifeste pas au monde (Jn 14n22) mais à ses disciples,
" à ceux qui étaient montés avec lui de Galilée à Jérusalem, ceux-là
mêmes qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple " (Ac 13,31).
La Résurrection, œuvre de la Sainte Trinité
La
Résurrection du Christ est objet de foi en tant qu’elle est une
intervention transcendante de Dieu lui-même dans la création et dans
l’histoire. En elle, les trois Personnes divines à la fois agissent
ensemble et manifestent leur originalité propre. Elle s’est fait par la
puissance du Père qui " a ressuscité " (Ac 2,24) le Christ, son Fils, et
a de cette façon introduit de manière parfaite son humanité - avec son
corps - dans la Trinité. Jésus est définitivement révélé " Fils de Dieu
avec puissance selon l’Esprit, par sa Résurrection d’entre les morts "
(Rm 1,3-4). S. Paul insiste sur la manifestation de la puissance de Dieu
(Rm 5,4 ; Co 13,4 ; Ph 3,10 ; Ep 1,19-22 ; He 7,16) par l’œuvre de
l’Esprit qui a vivifié l’humanité morte de Jésus et l’a appelée à l’état
glorieux de Seigneur.
Quant
au Fils, il opère sa propre Résurrection en vertu de sa puissance
divine. Jésus annonce que le Fils de l’homme devra beaucoup souffrir,
mourir, et ensuite ressusciter (sens actif du mot) (Mc 8,31 ; 9, 9-31 ;
10,34 ) Ailleurs, il affirme explicitement : " Je donne ma vie pour la
reprendre. (...) J’ai pouvoir de la donner et pouvoir de la reprendre
"(Jn 10,17-28) " Nous croyons (...) que Jésus est mort, puis est
ressuscité " (1 Th 4, 14).
Les
Pères contemplent la Résurrection à partir de la personne divine du
Christ qui est restée unie à son âme et à son corps séparés entre eux
par la mort : " Par l’unité de la nature divine qui demeure présente
dans chacune des deux parties de l’homme, celles-ci s’unissent à
nouveau. Ainsi la mort se produit par la séparation du composé humain,
et la Résurrection par l’union des deux parties séparées " (S. Grégoire
de Nysse, res. 1 : PG 46, 617B) ; cf. aussi DS 325 ; 359 ; 369 ; 539).
"C'est par le coeur que tu me vois" (Evangile de Marie) Robert Empain. Caséine sur toile. 180 x 240 cm. 2015 |
Sens et portée salvifique de la Résurrection
"Si le Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vaine et
vaine aussi notre foi " (1 Co 15, 14). La Résurrection constitue avant
tout la confirmation de tout ce que le Christ lui-même a fait et
enseigné. Toutes les vérités, même les plus inaccessibles à l’esprit
humain, trouvent leur justification si en ressuscitant le Christ a donné
la preuve définitive qu’il avait promise, de son autorité divine.
La
Résurrection du Christ est accomplissement des promesses de l’Ancien
Testament (Lc 24,26-27; 44-48) et de Jésus lui-même durant sa vie
terrestre (Mt ; Mc 16n6 : Mc 16,7 ; Lc 24, 6-7 ) 28,§) L’expression "
selon les Écritures " (1 Co 15, 3-4 et le Symbole de
Nicée-Constantinople) indique que la Résurrection du Christ accomplit
ces prédictions.
La
vérité de la divinité de Jésus est confirmée par sa Résurrection. Il
avait dit : " Quand vous aurez élevé le Fils de l’Homme, alors vous
saurez que Je Suis " (Jn 8,28). La Résurrection du Crucifié démontra
qu’il était vraiment " Je Suis ", le Fils de Dieu et Dieu Lui-même. S.
Paul a pu déclarer aux Juifs : " La promesse faite à nos pères, Dieu l’a
accomplie en notre faveur (...) ; il a ressuscité Jésus, ainsi qu’il
était écrit au Psaume premier : Tu es mon Fils, moi-même aujourd’hui je
t’ai engendré " (Ac 13,32. 34 ; Ps 2, 7). La Résurrection du Christ est
étroitement liée au mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu. Elle en
est l’accomplissement selon le dessein éternel de Dieu.
Il
y a un double aspect dans le mystère Pascal : par sa mort il nous
libère du péché, par sa Résurrection il nous ouvre l’accès à une
nouvelle vie. Celle-ci est d’abord la justification qui nous remet dans
la grâce de Dieu (Rm 4,25). " afin que, comme le Christ est ressuscité
des morts, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle " (Rm 6,4).
Elle consiste en la victoire sur la mort du péché et dans la nouvelle
participation à la grâce (Ep 2, 4-5 ; 1 P 1,3). Elle accomplit
l’adoption filiale car les hommes deviennent frères du Christ, comme
Jésus lui-même appelle ses disciples après sa Résurrection : " Allez
annoncer à mes frères " (Mt 28,10 ; Jn 20,17). Frères non par nature,
mais par don de la grâce, parce que cette filiation adoptive procure une
participation réelle à la vie du Fils unique, qui s’est pleinement
révélée dans sa Résurrection.
Enfin,
la Résurrection du Christ - et le Christ ressuscité lui-même - est
principe et source de notre résurrection future : " Le Christ est
ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis (...), de
même que tous meurent en Adam, tous aussi revivront dans le Christ " (1
Co 15, 20-22). Dans l’attente de cet accomplissement, le Christ
ressuscité vit dans le cœur de ses fidèles. En Lui les chrétiens "
goûtent aux forces du monde à venir " (He 6,5) et leur vie est entraînée
par le Christ au sein de la vie divine (Col 3,1-3) " afin qu’ils ne
vivent plus pour eux-mêmes mais pour Celui qui est mort et ressuscité
pour eux " (2 Co 5, 15).
Texte extrait de Catholique.org : http://viechretienne.catholique.org/cec/5267-paragraphe-2-le-troisieme-jour-il-est
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