Grâce à toi Seigneur Jésus
Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les conduisit seuls à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; ses vêtements devinrent resplendissants et d’une telle blancheur que personne sur la terre ne peut blanchir ainsi. Élie et Moïse leur apparurent ; ils s’entretenaient avec Jésus. Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici. Faisons trois abris : un pour toi, un pour Moïse et un pour Élie. » Il ne savait que dire, car ils étaient effrayés. Une nuée vint les couvrir, et de la nuée sortit une voix : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Aussitôt les disciples regardèrent tout autour et ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. Évangile selon Marc 9:2-8
Mosaïque byzantine de la Transfiguration - Monastère Sainte Catherine au Sinaï |
Frères, il nous arrive, à nous chrétiens, d’être interpellés par
nos contemporains agnostiques ou ayant perdu la foi sur l’utilité et le
caractère pratique du message du Christ.
Certains d’entre nous sommes en effet tentés d’intellectualiser un peu trop notre foi, ou encore de la socialiser à outrance, au détriment de la dimension proprement sotériologique. Je ne dis pas qu’il ne faille pas impliquer notre intellect lorsque nous scrutons la Parole du Christ. Au contraire, notre foi serait vaine si elle n’avait l’adhésion intégrale de notre raison. Ce que je veux dire, c’est que nous ne pouvons réduire le christianisme à une théologie abstraite, de même qu’il ne peut être considéré comme le signe d’une identité particulière.
Certains d’entre nous sommes en effet tentés d’intellectualiser un peu trop notre foi, ou encore de la socialiser à outrance, au détriment de la dimension proprement sotériologique. Je ne dis pas qu’il ne faille pas impliquer notre intellect lorsque nous scrutons la Parole du Christ. Au contraire, notre foi serait vaine si elle n’avait l’adhésion intégrale de notre raison. Ce que je veux dire, c’est que nous ne pouvons réduire le christianisme à une théologie abstraite, de même qu’il ne peut être considéré comme le signe d’une identité particulière.
Prière de Dieu prière de l'Homme. Robert Empain, 2005 |
La Transfiguration. XVe siècle. |
Je vais dire une chose un peu écrue, en vous demandant de
me pardonner cette façon de parler, mais si la Transfiguration du Christ
ne concernait que lui, notre Seigneur et Sauveur, nos contemporains
agnostiques auraient eu raison de se moquer de nous et du caractère
purement abstrait et intellectuel de notre foi. Mais nous, croyants,
nous savons fermement que la Transfiguration de Jésus ne concerne pas
lui seul, le Verbe devenu chair, le Fils de Dieu devenu Fils de l’homme.
Elle est l’icône de notre propre transfiguration qui est rendue
possible non par nos mérites, mais par l’incarnation de Dieu.
D’ailleurs, tout ce qui est accompli par le Christ est une figure de ce
qui doit nous arriver : sa mort, sa résurrection, son ascension et, bien
sûr, sa transfiguration. Le Seigneur Jésus est le premier-né d’entre
les morts, il nous précède dans le Royaume de Dieu, il a la primauté de
tout en toute chose, comme notre guide, les Prémices de l’humanité tout
entière.
La Transfiguration. Fra Anfélico. Couvent San Marco. Florence |
Ainsi, frères, célébrer la Transfiguration de Jésus-Christ, ce n’est pas commémorer un événement passé, sans lien immédiat avec le présent. Célébrer la Transfiguration du Seigneur, c’est d’abord contempler l’union parfaite et indissoluble de la divinité et de l’humanité dans l’unique Christ, c’est aussi découvrir, avec une fascination pleine de gratitude filiale, la gloire incroyable que Dieu a réservée à ses saints, à ceux qui, dans le Christ, deviennent ses fils. C’est de voir combien grand est l’amour de Dieu pour nous, combien merveilleux est le dessein salutaire de la Trinité qui cherche irrévocablement à conduire l’humanité vers sa propre sainteté et béatitude. Dieu n’abandonne pas son image. Et quand cette dernière s’éloigne de lui et se défigure dans le mal et le péché, le Créateur lui-même descend, l’assume et la transfigure au contact avec sa divinité toute pure. L’humanité tout entière est transfigurée dans le Christ Jésus qui montre cette gloire afin que nous n’ayons plus jamais d’autre désir que celui de l’union extraordinaire, mais réelle, vraie, avec la Source de la vie. La lumière divine dans l’humanité assumée du Seigneur nous est révélée pour que nous n’ayons d’autre désir, comme Pierre, que de demeurer éternellement sur la Montagne avec notre Sauveur.
Texte : Séminaire Russe Homélie pour la fête de la Transfiguration du Seigneur 2012
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