dimanche 5 janvier 2014

Ma joie révélée

Grâce à Thérèse Martin, carmélite, Sainte et Docteur de l'Eglise


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Voile 10121897 - Ma Joie... -
Assemblage, calque, photo, buvard, huile et un poème de 1897 de Thérèse. 2008

Ma Joie

Il est des âmes sur la terre 
Qui cherchent en vain le bonheur 
Mais pour moi, c’est tout le contraire 
La joie se trouve dans mon coeur 
Cette joie n’est pas éphémère 
Je la possède sans retour 
Comme une rose printanière 
Elle me sourit chaque jour.

Vraiment je suis par trop heureuse, 
Je fais toujours ma volonté… Pourrais-je n’être pas joyeuse 
et ne pas montrer ma gaieté ?… 
Ma joie, c’est d’aimer la souffrance, 
Je souris en versant des pleurs 
J’accepte avec reconnaissance 
Les épines mêlées aux fleurs.

Lorsque le Ciel bleu devient sombre 
Et qu’il semble me délaisser, 
Ma joie, c’est de rester dans l’ombre 
De me cacher, de m’abaisser. 
Ma joie, c’est la Volonté Sainte 
De Jésus mon unique amour 
Ainsi je vis sans nulle crainte 
J’aime autant la nuit que le jour.

Ma joie, c’est de rester petite 
Aussi quand je tombe en chemin 
Je puis me relever bien vite 
Et Jésus me prend par la main 
Alors le comblant de caresses 
Je Lui dis qu’Il est tout pour moi 
Et je redouble de tendresses 
Lorsqu’Il se dérobe à ma foi.

Si parfois je verse des larmes 
Ma joie, c’est de les bien cacher 
Oh ! que la souffrance a de charmes 
Quand de fleurs on sait la voiler ! 
Je veux bien souffrir sans le dire 
Pour que Jésus soit consolé 
Ma joie, c’est de le voir sourire 
Lorsque mon coeur est exilé…

Ma joie, c’est de lutter sans cesse 
Afin d’enfanter des élus. 
C’est le coeur brûlant de tendresse 
De souvent redire à Jésus : 
Pour toi, mon Divin petit Frère 
Je suis heureuse de souffrir 
Ma seule joie sur cette terre 
C’est de pouvoir te réjouir.

Longtemps encore je veux bien vivre 
Seigneur, si c’est là ton désir 
Dans le Ciel je voudrais te suivre 
Si cela te faisait plaisir. 
L’amour, ce feu de la Patrie 
Ne cesse de me consumer 
Que me font la mort ou la vie ? 
Jésus, ma joie, c’est de t’aimer !





Ah ! Je l'ai bien senti la joie
ne se trouve pas dans les objets qui nous entourent
elle se trouve au plus intime de notre âme
on peut aussi bien la posséder
dans une prison que dans un palais.

Voile poème de Thérèse pour l'exposition Vivre d'amour du Groupe Grâce à l'église des Minimes. Bruxelles. 2009 








Poèmes de Thérèse de Lisieux 1897
Illustrations : Robert Empain. 2008

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