lundi 30 décembre 2013

Genèse de l'Homme, naissance à soi-même


Grâce à Annick de Souzenelle

Annick de Souzenelle est chrétienne orthodoxe. Elle a passé une bonne partie de sa vie à traduire le texte hébreu de la Genèse lettre à lettre, ce qui a donné deux gros volumes très savants des récits de la création, de la chute et de l’exil et de nombreux autres ouvrages  consacrés aux développements qu’autorisent ses découvertes surprenantes.
Elle offre, selon ses termes, « une lecture chrétienne du texte hébreu de la Genèse » mais  il s'agit d'une lecture absolument nouvelle et vivante qui corrige les nombreux et graves contresens des traductions historiques et rétablit la profondeur, la continuité et l'actualité de la Révélation, ouvrant des perspectives spirituelles inouïes dans de multiples orientations... 

Sur son site, elle résume en une page très dense ce Mythe fondamental pour l’humanité. Une page que je me permets de publier ici. En outre, Annick de Souzenelle a ouvert à Angers L'Institut d'Anthropologie Spirituelle. Le programme des "sessions" est accessible sur son site ainsi que le bulletin d'inscription aux cours.


Prière d'Adam. 2005





"Dans la Genèse, écrit Annick de Souzenelle : la femelle n'est autre que les shamaïm (les cieux), alors appelée adamah dans la fonction matricielle du shem (le NOM) qu'elle porte. La adamah est mère (et mer) des profondeurs de tout être humain ; elle doit être cultivée - ce qui signifie qu'Adam doit faire oeuvre mâle en elle, en pénétrer chaque énergie, la nommer, la travailler, afin de construire l'Arbre de la Connaissance et de faire mûrir son fruit, le divin en l'Homme.  Adam a pour vocation de se mettre au monde ; dans ce sens, il a vocation de maternité. L'Adam du Sixième Jour, encore confondu avec sa Adamah, baigne dans les eaux de l'inconscience ; les énergies de celles-ci, douées d'une vie autonome, jouent à la place de l'Homme et il ne le sait pas ! Ceci décrit la situation actuelle d'exil dans laquelle l'Homme est maintenu parce qu'il se détourne de lui-même et de Dieu. L'Adam du Sixième Jour (et celui de l'exil) est incapable de travailler sa Adamah. " Il n'y a pas d'Homme pour cultiver la terre [Adamah] ", dit le texte du Septième Jour. Nos traducteurs exilés ont déduit de ce verset de la Genèse l'inexistence de l'Homme, qui venait cependant d'être créé au Sixième Jour ; ils en ont conclu que ce deuxième chapitre de la Genèse constituait une autre Genèse, étrangère à la première ; et la critique historique d'aller bon train ! Or, ce deuxième chapitre de la Genèse décrit un jour où " Elohim se retire [shabbat] " pour que croisse YHWH, comme un père le fait devant un fils qui commence à affirmer son identité, car YHWH, JE SUIS, est l'identité réelle d'Adam, par laquelle il peut devenir conscient de lui-même. En ce Septième Jour, un processus de différenciation s'accomplit entre Adam et sa Adamah ; l'Homme entre en résonance avec son noyau divin fondateur, il sort de son être collectif pour devenir sa personne et faire croître son arbre. Elohim dit : " l'Homme coupé de lui-même ne peut s'accomplir " (verset généralement traduit par : " il n'est pas bon que l'homme soit seul ").  Elohim initie alors Adam à faire oeuvre mâle en lui-même, à nommer les animaux (énergies) de sa Adamah pour transmuter leur peau (ténèbres) en lumière (jeux de mots hébreux intraduisibles):  Elohim fait " communiquer " Adam avec lui-même dans des " face-à-face " incontournables pour son accomplissement. Adam cherche le face-à-face total ; il est alors " endormi " d'un sommeil qui est en réalité un éveil, au coeur duquel Dieu lui montre la totalité de son autre côté. Cet " autre côté " n'a jamais été une côte : il est le côté " inaccompli ", donc encore voilé, de l'Arbre de la Connaissance qu'est Adam dans sa totalité ; il est " dressé " par Dieu, devant cet Adam, en " épouse ", Ishah, dont Adam est l'époux ; Ish. Ishah est l'autre nom des shamaïm, les cieux, appelés Adamah en tant que mère des profondeurs et maintenant Ishah, " épouse " d'Adam.
Lorsque Adam découvre son épouse et l'enfant divin qu'elle porte, il vit une extase et s'écrie : " Voici celle qui est os de mes os et chair de ma chair " ce qui en hébreu signifie : " Voici celle qui est la substance de ma substance [qui se tient cachée sous les apparences] et l'Image divine que je suis ". Car la " chair ", basar, " scellée dans les profondeurs de cet autre côté " est l'Image divine fondatrice, constituée de bar, le " Fils " (le shem) et d'une présence secrète symbolisée par la lettre médiane de ce mot, le shin, première lettre du mot shem, le NOM, dont l'idéogramme primitif (flèche retenue au bout d'un arc tendu à l'extrême) exprime " l'esprit " qui est en l'Homme.
L'esprit est puissance de l'éros qui (départ de la flèche) rend capable l'accomplissement du Fils (le logos grec). La puissance de l'éros est, dans le principe, celle du désir infini de l'Homme pour son Dieu, qui ne peut se traduire dans un premier temps que par ses épousailles avec Ishah ; elle est une pulsion de vie informationnelle car elle transforme les énergies potentielles de Adamah en informations - le conscient - ; elle fait croître la sève de l'Arbre de Connaissance dont Adam va devenir le fruit : le Fils - JE SUIS - totalement accompli.
Ce Grand Oeuvre est possible, puisque maintenant " Adam et son Ishah sont deux ; ils connaissent le chemin qu'ils ont à faire ; ils ne sont plus confondus " ; ce verset, à un premier niveau de lecture est traduit par : " ils étaient tous les deux nus et ils n'en avaient pas honte ". C'est à cette hauteur du mythe qu'intervient, au milieu de tous les animaux (les énergies) intérieurs d'Adam," le serpent, le plus rusé de toutes les énergies ". Ici, la racine du mot hébreu arom " rusé ", est aussi celle du mot qui vient de qualifier Adam et son Ishah et que l'on a traduit par " nu " au verset précédent.
Le serpent doué de savoir et de savoir-faire est une émanation du Satan, l'Adversaire ; il va tenter de déstabiliser Adam en s'adressant à son épouse Ishah. Ishah prend le fruit de l'Arbre de la Connaissance que lui tend le serpent-Satan ; elle le donne à son époux qui le mange. Adam entre alors dans l'illusion totale d'être devenu JE SUIS ; ce " je " illusoire est l'ego du monde de l'exil, qui se trouve alors en relation avec l'extérieur des choses et d'Adam lui-même, mais coupé de l'intérieur, coupé d'Ishah dont il croit qu'elle est devenue sa totale lumière. Réduit à l'état animal du Sixième Jour, Adam n'est plus que l'homme devant la femme alors seulement appelée Eve. Eve devient mère biologique dans le monde extérieur alors que c'était à lui Adam, de devenir mère ontologique, mère du Fils intérieur, JE SUIS.  
© Annick de Souzenelle


Illustration : Prière d'Adam. Huile sur toile, 150 x 200 cm. Robert Empain, 2005.

samedi 28 décembre 2013

Consentir à ce que nous sommes


Grâce à Denis Vasse

Pour Denis Vasse, jésuite et psychanalyste, devenir un homme c’est être aux prises avec la vérité qui parle en soi. Pour lui, le langage de la psychanalyse, et notamment celui de Jacques Lacan, s’est présenté comme une possibilité de parler de l’homme dans un langage qui échappait aux perversions du discours religieux.
Denis Vasse et Michel Farin ont participé  au cycle d'expositions de note groupe Grâce dédié à sainte Thérèse (2009 - 2010) avec un film qui lui était consacré. 
Je publie ici un entretien de Denis Vasse avec Jean-François Bouthor.



Vera icona par El Greco exposé à Bruxelles en 2010






 Qu’est-ce que c’est qu’être psychanalyste ?
- Eh bien, quelqu’un vient vous voir parce qu’il souffre et vous demande de l’écouter. Vous pouvez être le témoin de ce qui se passe en lui, l’écouter en pointant les endroits où la parole est coincée, où elle ne l’informe plus en tant que sujet qui parle, que « parlêtre ». Le propre du psychanalyste, c’est d’interpréter, à la lumière de la parole qui se dit en chacun de nous, et en particulier dans l’analysant, ce qui coince en lui et fait symptôme, y compris sous une forme somatique. Alors cela peut ouvrir une question sur le sens de la vie. Vous êtes le témoin qui l’autorise. Vous êtes à l’endroit où vous autorisez quelqu’un à s’autoriser lui-même à vivre. Ce n’est pas loin de la question de Dieu.
- C’est-à-dire ?
- Pour moi, être chrétien et interpréter le monde à la lumière de la révélation de Jésus-Christ, c’est consentir à ce qu’est l’homme. On devient chrétien dans la mesure où l’on devient un homme en vérité, c’est-à-dire en étant aux prises avec la vérité qui parle en soi. C’est devenir un homme selon Dieu, selon ce qui se révèle dans le vivant et qui est la vie.
- Dans vos livres revient en permanence cette expression du « désir de l’Autre »…
- C’est une phrase de Jacques Lacan. Il écrit l’Autre, avec un grand A. Cet Autre n’est pas représentable, pas imaginable. Il est situé au-delà du principe de plaisir. C’est le lieu de la parole. Il n’y a pas de sujet sans Autre, il n’y a pas de parole sans altérité. Pour moi, la terminologie lacanienne a été une source inouïe, en matière de réflexion théologique. Cela m’a offert la possibilité de parler de l’homme dans un discours qui n’est pas immédiatement religieux.
- Quel avantage ?
- Le discours religieux risque de devenir très vite moral, normatif. Si vous dites à un enfant que telle chose est un péché, il va le cacher ou faire en sorte de ne pas pécher. Mais faire en sorte qu’on ne pèche pas, pour l’homme, c’est de l’imaginaire pur et simple. Ça n’existe pas et cela met progressivement les êtres dans une dissociation intérieure, jusqu’au jour où ils jettent le bébé - la religion - avec l’eau du bain ! Ou alors ce discours religieux tourne les gens vers eux-mêmes, au lieu de les ouvrir à la question de ce qui fait vivre. Il s’agit pour eux de se conduire dans l’existence de manière aimable. Si c’est ça, la condition de la foi, nous sommes perdus !
- Vous parlez de péché, c’est quoi ?
- Le péché, Dieu s’en moque, sinon du fait que cela nous perd. Le péché, c’est toujours la question de l’orgueil, le fantasme de la toute-puissance, dont Freud lui-même a parlé avec des mots qui n’impliquent pas immédiatement Dieu. C’est à partir de ce fantasme de la toute-puissance que l’on reconnaît que l’on veut prendre la place de Dieu. Aujourd’hui, pour beaucoup de gens, être soi-même, c’est bien fonctionner sous tous rapports. Etre aimable, autosuffisant, autonome… C’est à ce titre que, d’une certaine manière, on voudrait supprimer tous les handicapés, euthanasier les vieillards. Parce qu’on ne voit pas quel sens ça a !
- L’Eglise elle-même semble avoir du mal à parler aujourd’hui de la souffrance, en raison du dolorisme de certains discours passés.
- Comme elle a du mal à parler de la vie. Mais ce que m’a appris la psychanalyse, c’est que tous les êtres qui ont évité de souffrir - et cela peut être extrêmement précoce, ça peut prendre un bébé au berceau - finissent par éviter la vie, par en être à côté. Dans le monde qui est le nôtre, vivre, c’est nécessairement souffrir. Non pas que souffrir fasse vivre, mais parce que si nous sommes vivants en ce monde, les forces de ce monde vont attaquer cette vie. Qui n’en fait l’expérience ? Et d’une certaine manière on peut même dire que s’il n’y avait pas la souffrance, nous ne saurions pas ce qu’est le mal et que, sans elle, c’est l’univers pervers qui se réaliserait. Par ailleurs, si vivre c’est vivre avec, pour l’homme, vous voyez bien que l’altérité, à laquelle le cœur de ce que nous sommes est convoqué, nous appelle à une espèce de souffrance. Etre constitué dans la parole dans un rapport à l’autre, c’est, pour le narcisse que je suis, souffrir de ne pas réduire l’autre à ce que je suis. A quoi reconnaissez-vous quelqu’un qui n’a jamais aimé, sinon au fait qu’il se débine chaque fois qu’il faut souffrir ? Mais on nous dit aujourd’hui que la vérité est de l’ordre de la sensation, que si je n’ai plus la sensation de vous aimer, c’est que je ne vous aime plus. C’est la négation même de l’amour. Non ?
- Vous dites que l’Eglise a du mal à parler de la vie. Elle a aussi eu peur de la psychanalyse…
- Bien sûr, mais ce que nous dit Freud c’est que le sexe est le lieu de la différence, le lieu à partir duquel se pose la question véritable de la parole dans l’unité de ce qu’est l’homme. « Homme et femme, il les créa », proclame la Genèse. Et ils vont devenir un dans le mariage ! Il n’y a pas de conceptualisation de l’homme en dehors du rapport homme-femme, c’est-à-dire de la différence sexuelle. Ce n’est pas moi qui l’affirme, c’est la Bible. Le lieu même de la différence va devenir le lieu de l’unité !
- Si l’Eglise a peur de la vie, le cinéma lui - en tout cas certains cinéastes - ambitionne de tout montrer, pensant montrer l’intime de l’intime.
- C’est faire comme si l’intime de l’intime était montrable, c’est un mensonge. Il y a une confusion entre le discours et la représentation, d’une part, et la parole d’autre part. La parole, c’est ce qui surgit dans le silence. L’intime de l’intime, c’est que qui est l’Autre pour nous. C’est ce qui n’est pas imaginable, ce qui n’est pas représentable. Quel que soit votre discours, nous n’arriverez jamais à dire ce qui parle.
- Dans votre dernier livre, un mot revient souvent, celui d’obéissance…
- Obéir, ce n’est pas être soumis à un discours, c’est être l’incarnation de la parole en la mettant en pratique. Je définis le corps comme la chair touchée par la parole. Il n’y a qu’une chose qui parle dans le monde - qu’on ne nous raconte pas d’histoires ! - c’est le corps de l’homme. Si l’esprit parle, c’est parce qu’il devient corps. C’est ce sur quoi nous sommes fondés ! C’est ce à partir de quoi nous pouvons prétendre que Dieu a un corps, sinon il ne parlerait pas. Mais parler, cela ne se réduit pas à un discours qui existe en lui-même. Nous parlons lorsque nous nous parlons.

Illustration : photographie de Robert Empain, 2010
Le site de Denis Vasse

jeudi 26 décembre 2013

Retire-toi dans la lumière qui t'est donnée


Grâce à Marc Baron et à Jean Lavoué

Tu n'as besoin de rien pour partir,
une page blanche, une lampe, c'est tout
La page blanche te servira d'espace et de miroir
Allège-toi des apparences,
Ne garde que le trésor qu'on t'a donné.

La patience est un fil de soie,
D'une rive à l'autre tout se tient.
Et tout arrive à notre amour
Comme un enfant sur la route
La force qui s'ouvre en toi
Va naître de ton désir
Tu es à l'origine des jours et des nuits
Il faut te perdre dans la lumière.



La Nuée


As-tu pensé à la page blanche, à la lampe
Au bonheur de chercher sans savoir ?

Pour ton visage il y a le ruisseau,
La profondeur pour comprendre ce qui t'appelle.

N'aie pas peur du voyage,
Tu te retrouves, la terre est ronde.

En remontant le cours de ton histoire
Tu revois les passants qui t'illuminèrent.

La patience est un fil de soie

Chaque soir tu écriras ton avancée sur la page
Et le sommeil te détachera du monde.

*

Ce que tu vivras désormais
N'en parle à personne

Dis simplement les choses banales
Il fait beau, le vent souffle

Retire-toi dans la lumière qui t'est donnée
Pleure si tu dois pleurer
Réjouis-toi des amis qui te cherchent

Et quand tu auras fait ton chemin
Tu ouvriras les bras comme un livre d'amour

Désir nomade de Marc Baron 


Texte : Marc Baron publié par Jean Lavoué sur L'enfance des arbres
Illustration : La Nuée, huile sur toile, Robert Empain. 2007
Grâce du 5 mars 2010 sur Attention, l'art peut ressusciter la vie ! 1


mardi 24 décembre 2013

Réjouis toi Marie


Grâce à toi Marie, Mère de Jésus Christ Fils de Dieu, Mère de tous les vivants.



Un opéra de Jean-Michel Mahenc donné à Notre Dame de Paris, 
à suivre sur You Tube en six parties liées. Introduction de Paul Claudel. 

Joyeux Noël à tous !





Un ange, parmi ceux qui se tiennent 
devant la Gloire du Seigneur, 
fut envoyé dire à Marie  : 
" Réjouis-toi ! Il incline les cieux et descend, 
Celui qui vient demeurer en toi 
dans toute sa plénitude. 
Je le vois dans ton sein prendre chair 
à ma salutation ! " 
Avec allégresse, l'ange l'acclame :



Réjouis-toi en qui resplendit la joie du Salut
Réjouis-toi en qui s'éteint la sombre malédiction
Réjouis-toi en qui Adam est relevé de sa chute
Réjouis-toi en qui Ève est libérée de ses larmes

Réjouis-toi Montagne dont la hauteur 
dépasse la pensée des hommes
Réjouis-toi Abîme à la profondeur insondable 
même aux anges
Réjouis-toi tu deviens le Trône du Roi
Réjouis-toi tu portes en ton sein 
Celui qui porte tout
Réjouis-toi Étoile qui annonce le Lever du Soleil
Réjouis-toi tu accueilles en ta chair 
ton enfant et ton Dieu
Réjouis-toi tu es la première de la Création Nouvelle
Réjouis-toi en toi nous adorons 
l’Artisan de l’univers
Réjouis-toi Épouse inépousée !

La Toute-Sainte répondit à l'ange Gabriel 
avec confiance : 
 " Voilà une parole inattendue, qui paraît 
incompréhensible à mon âme, car tu m'annonces 
que je vais enfanter, moi qui suis vierge. 
" Alléluia, alléluia, alléluia !

Pour comprendre ce mystère 
qui dépasse toute connaissance, 
la Vierge dit au Serviteur de Dieu : 
 " Comment, dis-moi, me sera-t-il passible 
de donner naissance à un fils 
alors que je ne connais pas d'homme ? " 
Plein de respect, l'ange l'acclame :

Réjouis-toi tu nous ouvres 
au secret du Dessein de Dieu
Réjouis-toi tu nous mènes 
à la confiance dans le silence
Réjouis-toi tu es la première 
des merveilles du Christ Sauveur
Réjouis-toi tu récapitules la richesse de sa Parole
Réjouis-toi Échelle en qui Dieu 
descend sur la terre
Réjouis-toi Pont qui unit la terre au ciel
Réjouis-toi Merveille inépuisable pour les anges
Réjouis-roi Blessure inguérissable 
pour l’adversaire

Réjouis-roi ineffable Mère de la Lumière
Réjouis-toi tu as gardé en ton coeur le Mystère
Réjouis-toi en qui est dépassé 
le savoir des savants
Réjouis-toi en qui est illuminée 
la foi des croyants
Réjouis-toi Épouse inépousée !

La puissance du Très-Haut reposa 
sur l'Inépousée et comme un jardin 
au beau fruit, elle porta le Salut 
pour tous ceux qui désirent le cueillir. 
Alléluia, alléluia, alléluia !
Portant le Seigneur dans son sein, 
Marie partit en hâte chez Élisabeth. 
Lorsqu'il reconnut la salutation de Marie, 
l’enfant se réjouit aussitôt, bondissant 
d’allégresse comme pour chanter à la Mère de Dieu :

Réjouis-toi Jeune pousse au Bourgeon immortel
Réjouis-toi Jardin au Fruit qui donne Vie
Réjouis-toi en qui a germé le Seigneur notre Ami
Réjouis-toi tu as conçu le Semeur de notre vie

Réjouis-toi Champ où germe 
la Miséricorde en abondance
Réjouis-toi Table qui offre 
la Réconciliation en plénitude
Réjouis-toi tu prépares 
l'Espérance du Peuple en marche
Réjouis-toi tu fais jaillir
 la Nourriture d'Éternité

Réjouis-toi Parfum d'une offrande qui plaît à Dieu
Réjouis-toi en qui tout l'univers est réconcilié
Réjouis-toi Lieu de la bienveillance 
de Dieu pour les pécheurs
Réjouis-toi notre assurance auprès de Dieu
Réjouis-toi Épouse inépousée !



Joseph le Sage se troubla, secoué 
par une tempête de pensées contradictoires. 
Il te vit inépousée et te soupçonna 
d'un amour caché, toi l'Irréprochable. 
Mais, apprenant que ce qui avait été 
engendré en toi venait de l'Esprit-Saint, il s'écria : 
Alléluia, alléluia, alléluia !

Quand les bergers entendirent 
les anges chanter la venue du Christ 
en notre chair, ils ont couru contempler 
leur Pasteur reposant sur le sein 
de Marie en Agneau Immaculé. 
Ils exultèrent en chantant :

Réjouis-toi Mère de l'Agneau et du Pasteur
Réjouis-toi Maison des brebis rassemblées
Réjouis-toi Protection 
contre le loup qui disperse
Réjouis-toi en ta chair s’ouvre 
la Porte qui conduit au Père

Réjouis-toi en qui les cieux 
se réjouissent avec la terre
Réjouis-toi en qui la terre
exulte avec les cieux
Réjouis-toi tu donnes l'assurance 
à la parole des Apôtres
Réjouis-toi tu donnes la force 
au témoignage des Martyrs

Réjouis-toi inébranlable soutien de notre foi
Réjouis-toi tu sais la splendeur de la grâce
Réjouis-toi en qui l'Enfer est dépouillé
Réjouis-toi en qui nous sommes revêtus de gloire
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Les Mages ont vu l'astre 
qui conduit à Dieu. 
Marchant à sa clarté comme on saisit un flambeau, 
ils ont trouvé la Lumière véritable. 
Tout proches de Celui que personne 
n'a jamais vu, ils acclament sa Mère : 
Alléluia, alléluia, alléluia !

Ceux qui savent lire les signes des astres 
ont reconnu dans les bras de la Vierge 
le Créateur des hommes ; 
dans les traits de Celui qui a pris condition d'esclave 
ils ont adoré leur Maître. 
Avec empressement ils l'honorèrent de leurs présents 
en chantant à la Toute-Bénie 

Réjouis-toi Mère de l'Astre sans déclin
Réjouis-toi Reflet de la clarté de Dieu
Réjouis-toi en qui s’éteint 
la brûlure du mensonge
Réjouis-toi en qui s'illumine 
pour nous la Trinité d'Amour

Réjouis-toi en qui l'inhumaine 
puissance est défaite
Réjouis-toi tu nous montres
 le Christ Seigneur Ami des hommes
Réjouis-toi en qui les idoles 
païennes sont renversées
Réjouis-toi tu nous donnes d’être 
libérés des oeuvres mauvaises

Réjouis-toi en qui s’éteint l
'idolâtrie du feu païen
Réjouis-toi en qui nous sommes 
affranchis du feu des passions
Réjouis-toi tu conduis les croyants 
vers le Christ Sagesse
Réjouis-toi Allégresse de toutes les générations
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Les Mages s'en retournèrent 
à Babylone en témoins, porteurs de Dieu. 
Là ils annoncèrent 
la Bonne Nouvelle et accomplirent 
les Écritures en te proclamant 
devant tous comme Messie. 
Hérode resta seul, livré à sa sottise, 
incapable d'entrer dans la louange : 
Alléluia, alléluia, alléluia !


Ô Sauveur, tu as porté en Égypte 
l'éclat de la vérité 
et tu en as chassé les ténèbres du mensonge. 
Les idoles du pays 
de l'esclavage se sont placées 
sous ta puissance et ceux que tu as 
ainsi délivrés du péché 
se tournent vers la Mère de Dieu 
pour lui chanter :

Réjouis-toi en qui l'homme est relevé
Réjouis-toi en qui les démons sont défaits 
Réjouis-toi tu foules au pied 
le maître du mensonge
Réjouis-toi tu démasques 
le piège des idoles
Réjouis-toi Mer où trouve sa perte 
le Pharaon qui se tient dans l'esclavage du péché
Réjouis-toi Rocher d'où jaillit 
la Source qui abreuve les assoiffés 
Réjouis-toi Colonne du Feu qui 
illumine notre marche dans la nuit 
Réjouis-toi Manteau aussi vaste 
que la Nuée pour ceux qui sont sans recours
Réjouis-toi tu portes le vrai Pain du ciel 
qui remplace la manne 
Réjouis-toi Servante du Festin où 
nous avons part aux réalités du ciel 
Réjouis-toi Belle terre de la foi 
où s'accomplit la Promesse
Réjouis-toi Pays ruisselant de lait et de miel
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Lorsque Siméon fut au seuil de la mort, 
Seigneur, tu lui fus présenté comme un enfant 
mais il reconnut en toi 
la perfection de la Divinité. 
Plein d'admiration pour ton Être 
qui n'a pas de fin, il chanta : 
Alléluia, alléluia, alléluia !

Le Créateur a fait une Oeuvre Nouvelle 
lorsqu'il se rendit visible à nos yeux. 
Il a pris chair dans le sein 
d'une vierge en la gardant 
dans son intégrité, pour qu'à la vue 
de cette merveille nous chantions :

Réjouis-toi Fleur de l'Être inaltérable de Dieu
Réjouis-toi Couronne 
de son amour virginal 
Réjouis-toi Figure qui resplendit 
de la Résurrection du Seigneur 
Réjouis-toi tu partages avec 
les anges la clarté du Royaume
Réjouis-toi Arbre dont le Fruit splendide 
nourrit les croyants
Réjouis-toi Feuillage dont l'ombre procure  
la fraîcheur aux multitudes
Réjouis-toi tu enfantes la rançon des captifs 
Réjouis-toi tu portes dans ta chair 
le Guide des égarés
Réjouis-toi notre Avocate 
auprès du Juge juste et bon
Réjouis-roi en qui arrive le pardon 
pour la multitude 
Réjouis-toi Tunique d'espérance 
pour ceux qui sont nus
Réjouis-toi Amour plus fort que tout désir
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Quand nous contemplons 
cet enfantement inhabituel 
nous devenons étrangers 
à notre monde habituel 
et notre esprit se tourne vers l
es réalités d'en haut. 
Car le Très-Haut s'est révélé  aux hommes 
dans l'abaissement pour élever 
ceux qui croient en lui. 
Alléluia, alléluia, alléluia !




Le Verbe que rien ne contient a pris chair 
dans notre condition humaine 
sans cesser d'être Dieu. 
En venant habiter le monde d'en-bas, 
il n'a pas quitté pour autant 
les réalités d'en-haut, 
mais il est descendu tout entier 
dans le sein d'une Vierge 
qu'il a habitée de sa divinité 

Réjouis-toi Temple du Dieu 
de toute immensité
Réjouis-toi Porche du Mystère 
enfoui depuis les siècles 
Réjouis-toi incroyable nouvelle 
pour les incroyants
Réjouis-toi Bonne Nouvelle 
pour les croyants
Réjouis-toi Vaisseau choisi où 
vient à nous Celui qui surpasse les Chérubins 
Réjouis-toi Demeure très sainte de 
Celui qui siège au-dessus des Séraphins 
Réjouis-toi en qui les contraires 
sont conduits vers l'Unité
Réjouis-toi en qui se joignent 
la virginité et la maternité
Réjouis-toi en qui la transgression 
reçoit le pardon
Réjouis-toi en qui le Paradis 
s'ouvre à nouveau 
Réjouis-toi Clef du Royaume du Christ
Réjouis-toi Espérance des biens éternels
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Tous les anges du ciel ont été frappés de stupeur 
devant la prodigieuse oeuvre 
de ton Incarnation, 
Seigneur, car toi le Dieu que nul 
n'a jamais vu, 
tu t'es rendu visible à tous 
et tu as demeuré parmi nous. 
Tous nous t'acclamons : 
Alléluia, alléluia, alléluia !


Devant toi, ô Mère de Dieu, 
les orateurs bavards sont muets 
comme des poissons, 
incapables de dire comment tu as pu enfanter 
et demeurer vierge. 
Remplis d'étonnement,
 nous contemplons en toi le Mystère de la Foi :

Réjouis-toi Trône de la sagesse éternelle
Réjouis-toi Écrin du dessein 
bienveillant de Dieu 
Réjouis-toi tu conduis les philosophes 
aux limites de leur sagesse 
Réjouis-toi tu mènes les savants 
aux frontières du raisonnement
Réjouis-toi devant qui les esprits subtils 
deviennent hésitants
Réjouis-toi devant qui les littérateurs 
perdent leurs mots 
Réjouis-toi devant qui se défont 
les raisonnements les plus serrés 
Réjouis-toi car tu montres Celui 
dont la Parole agit avec puissance
Réjouis-toi en qui nous sommes tirés 
de l'abîme de l'ignorance
Réjouis-toi en qui nous accédons à la plénitude 
du Mystère de Dieu
Réjouis-toi Planche de salut pour ceux  
qui aspirent à la pleine vie
Réjouis-toi Havre de paix pour ceux  
qui se débattent dans les remous de leur vie
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Dans sa volonté de sauver toute sa création, 
le Créateur de l'univers 
a choisi d'y venir lui-même. 
Pour refaire en nous son image 
à sa ressemblance divine, 
l est devenu l'Agneau, 
lui notre Dieu et notre Pasteur. 
Alléluia, alléluia, alléluia !
En toi Vierge Marie, Mère de Dieu, 
trouvent refuge ceux qui ont fait choix de virginité 
et qui se tournent vers toi. 
Car le Créateur du ciel et de la terre 
t'a façonnée, 
ô Immaculée, 
en venant demeurer dans ton sein. 
Tous, il nous apprend à t'acclamer :

Réjouis-toi Mémorial de la virginité
Réjouis-toi Porte du Salut 
Réjouis-toi premier fruit 
du Royaume Nouveau
Réjouis-toi en qui resplendit 
la merveille du don gratuit
Réjouis-toi en qui sont régénérés 
les esprits accablés
Réjouis-toi en qui sont fortifiés 
ceux que leur passé a blessé 
Réjouis-toi car tu enfantes Celui 
qui nous délivre du Séducteur
Réjouis-toi car tu nous donnes 
la Source de la chasteté
Réjouis-toi Chambre nuptiale où Dieu 
épouse notre humanité
Réjouis-toi tu confies au Dieu d'amour 
 ceux qui se donnent à lui
Réjouis-toi Nourriture du Seigneur 
pour ceux  qui ont pris le chemin de virginité
Réjouis-toi tu conduis les croyants 
à l’intimité avec l'Époux
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Toutes nos hymnes de louange sont 
impuissantes à chanter, 
Seigneur, la profusion de ta miséricorde infinie. 
Seraient-elles aussi nombreuses 
que le sable de la mer, 
jamais elles ne parviendraient 
à égaler la richesse 
du don que tu nous as fait.
Alléluia, alléluia,, alléluia !

Nous contemplons dans la Vierge sainte le flambeau 
qui a porté la Lumière dans les ténèbres. 
Embrasée par la flamme du Verbe de Dieu 
qu'elle accueille dans sa chair, 
elle conduit tout homme à la connaissance de Dieu, 
illuminant l'intelligence de sa Splendeur. 
Joyeusement nous l'acclamons :

Réjouis-toi Aurore du Soleil levant
Réjouis-toi Flambeau qui porte la Lumière véritable 
Réjouis-toi Éclat de Celui qui illumine notre coeur
Réjouis-toi devant toi l'Ennemi est frappé de terreur
Réjouis-toi Porte de la Lumière étincelante
Réjouis-toi Source d'une Eau jaillissant en Vie éternelle 
Réjouis-toi Image vivante de la piscine du baptême
Réjouis-toi en qui nous sommes lavés de la souillure du péché
Réjouis-toi Bassin où nous est donné un esprit renouvelé
Réjouis-toi Coupe où nous puisons la Joie 
Réjouis-toi en qui nous respirons le parfum du Christ
Réjouis-toi Source intarissable d'allégresse
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Il a voulu faire grâce des anciennes 
dettes à tous les hommes. De lui-même il est venu habiter chez les siens, parmi ceux qui vivaient
 loin de sa Grâce et déchirant 
leurs billets de créance, 
il entendit de toutes les bouches 
sortir cette acclamation : 
Alléluia, alléluia, alléluia !


Nos voulons, ô Mère de Dieu, 
chanter ton enfantement, te louer comme le Temple vivant que le Seigneur a sanctifié et glorifié 
en demeurant dans ton sein, 
lui qui tient tout dans sa Main :

Réjouis-toi Tabernacle du Dieu vivant
Réjouis-toi Sanctuaire 
qui contient le Seul Saint 
Réjouis-toi Arche de la Nouvelle Alliance 
dorée par l'Esprit
Réjouis-toi Trésor inépuisable de la Vie
Réjouis-toi Diadème de grand prix 
pour les gouvernants
Réjouis-toi Gloire vénérable 
des prêtres de Dieu 
Réjouis-toi Solide Tour qui garde l’Église
Réjouis-toi Rempart 
inébranlable de la Cité
Réjouis-toi en qui surgit 
le Trophée de notre victoire
Réjouis-toi en qui sonne 
la déroute de notre Ennemi 
Réjouis-toi Guérison de mon corps
Réjouis-toi Salut de mon âme
Réjouis-toi Épouse inépousée !
Un ange, parmi ceux qui se tiennent 
devant la Gloire du Seigneur, 
fut envoyé dire à Marie  : 
" Réjouis-toi ! Il incline les cieux et descend, 
Celui qui vient demeurer en toi 
dans toute sa plénitude. 
Je le vois dans ton sein prendre chair 
à ma salutation ! " 
Avec allégresse, l'ange l'acclame :

Réjouis-toi en qui resplendit la joie du Salut
Réjouis-toi en qui s'éteint la sombre malédiction
Réjouis-toi en qui Adam est relevé de sa chute
Réjouis-toi en qui Ève est libérée de ses larmes

Réjouis-toi Montagne dont la hauteur 
dépasse la pensée des hommes
Réjouis-toi Abîme à la profondeur insondable 
même aux anges
Réjouis-toi tu deviens le Trône du Roi
Réjouis-toi tu portes en ton sein 
Celui qui porte tout
Réjouis-toi Étoile qui annonce le Lever du Soleil
Réjouis-toi tu accueilles en ta chair 
ton enfant et ton Dieu
Réjouis-toi tu es la première de la Création Nouvelle
Réjouis-toi en toi nous adorons 
l’Artisan de l’univers
Réjouis-toi Épouse inépousée !

La Toute-Sainte répondit à l'ange Gabriel 
avec confiance : 
 " Voilà une parole inattendue, qui paraît 
incompréhensible à mon âme, car tu m'annonces 
que je vais enfanter, moi qui suis vierge. 
" Alléluia, alléluia, alléluia !

Pour comprendre ce mystère 
qui dépasse toute connaissance, 
la Vierge dit au Serviteur de Dieu : 
 " Comment, dis-moi, me sera-t-il passible 
de donner naissance à un fils 
alors que je ne connais pas d'homme ? " 
Plein de respect, l'ange l'acclame :

Réjouis-toi tu nous ouvres 
au secret du Dessein de Dieu
Réjouis-toi tu nous mènes 
à la confiance dans le silence
Réjouis-toi tu es la première 
des merveilles du Christ Sauveur
Réjouis-toi tu récapitules la richesse de sa Parole
Réjouis-toi Échelle en qui Dieu 
descend sur la terre
Réjouis-toi Pont qui unit la terre au ciel
Réjouis-toi Merveille inépuisable pour les anges
Réjouis-roi Blessure inguérissable 
pour l’adversaire

Réjouis-roi ineffable Mère de la Lumière
Réjouis-toi tu as gardé en ton coeur le Mystère
Réjouis-toi en qui est dépassé 
le savoir des savants
Réjouis-toi en qui est illuminée 
la foi des croyants
Réjouis-toi Épouse inépousée !

La puissance du Très-Haut reposa 
sur l'Inépousée et comme un jardin 
au beau fruit, elle porta le Salut 
pour tous ceux qui désirent le cueillir. 
Alléluia, alléluia, alléluia !
Portant le Seigneur dans son sein, 
Marie partit en hâte chez Élisabeth. 
Lorsqu'il reconnut la salutation de Marie, 
l’enfant se réjouit aussitôt, bondissant 
d’allégresse comme pour chanter à la Mère de Dieu :

Réjouis-toi Jeune pousse au Bourgeon immortel
Réjouis-toi Jardin au Fruit qui donne Vie
Réjouis-toi en qui a germé le Seigneur notre Ami
Réjouis-toi tu as conçu le Semeur de notre vie

Réjouis-toi Champ où germe 
la Miséricorde en abondance
Réjouis-toi Table qui offre 
la Réconciliation en plénitude
Réjouis-toi tu prépares 
l'Espérance du Peuple en marche
Réjouis-toi tu fais jaillir
 la Nourriture d'Éternité

Réjouis-toi Parfum d'une offrande qui plaît à Dieu
Réjouis-toi en qui tout l'univers est réconcilié
Réjouis-toi Lieu de la bienveillance 
de Dieu pour les pécheurs
Réjouis-toi notre assurance auprès de Dieu
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Joseph le Sage se troubla, secoué 
par une tempête de pensées contradictoires. 
Il te vit inépousée et te soupçonna 
d'un amour caché, toi l'Irréprochable. 
Mais, apprenant que ce qui avait été 
engendré en toi venait de l'Esprit-Saint, il s'écria : 
Alléluia, alléluia, alléluia !

Quand les bergers entendirent 
les anges chanter la venue du Christ 
en notre chair, ils ont couru contempler 
leur Pasteur reposant sur le sein 
de Marie en Agneau Immaculé. 
Ils exultèrent en chantant :

Réjouis-toi Mère de l'Agneau et du Pasteur
Réjouis-toi Maison des brebis rassemblées
Réjouis-toi Protection 
contre le loup qui disperse
Réjouis-toi en ta chair s’ouvre 
la Porte qui conduit au Père

Réjouis-toi en qui les cieux 
se réjouissent avec la terre
Réjouis-toi en qui la terre
exulte avec les cieux
Réjouis-toi tu donnes l'assurance 
à la parole des Apôtres
Réjouis-toi tu donnes la force 
au témoignage des Martyrs

Réjouis-toi inébranlable soutien de notre foi
Réjouis-toi tu sais la splendeur de la grâce
Réjouis-toi en qui l'Enfer est dépouillé
Réjouis-toi en qui nous sommes revêtus de gloire
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Les Mages ont vu l'astre 
qui conduit à Dieu. 
Marchant à sa clarté comme on saisit un flambeau, 
ils ont trouvé la Lumière véritable. 
Tout proches de Celui que personne 
n'a jamais vu, ils acclament sa Mère : 
Alléluia, alléluia, alléluia !

Ceux qui savent lire les signes des astres 
ont reconnu dans les bras de la Vierge 
le Créateur des hommes ; 
dans les traits de Celui qui a pris condition d'esclave 
ils ont adoré leur Maître. 
Avec empressement ils l'honorèrent de leurs présents 
en chantant à la Toute-Bénie 

Réjouis-toi Mère de l'Astre sans déclin
Réjouis-toi Reflet de la clarté de Dieu
Réjouis-toi en qui s’éteint 
la brûlure du mensonge
Réjouis-toi en qui s'illumine 
pour nous la Trinité d'Amour

Réjouis-toi en qui l'inhumaine 
puissance est défaite
Réjouis-toi tu nous montres
 le Christ Seigneur Ami des hommes
Réjouis-toi en qui les idoles 
païennes sont renversées
Réjouis-toi tu nous donnes d’être 
libérés des oeuvres mauvaises

Réjouis-toi en qui s’éteint l
'idolâtrie du feu païen
Réjouis-toi en qui nous sommes 
affranchis du feu des passions
Réjouis-toi tu conduis les croyants 
vers le Christ Sagesse
Réjouis-toi Allégresse de toutes les générations
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Les Mages s'en retournèrent 
à Babylone en témoins, porteurs de Dieu. 
Là ils annoncèrent 
la Bonne Nouvelle et accomplirent 
les Écritures en te proclamant 
devant tous comme Messie. 
Hérode resta seul, livré à sa sottise, 
incapable d'entrer dans la louange : 
Alléluia, alléluia, alléluia !

Ô Sauveur, tu as porté en Égypte 
l'éclat de la vérité 
et tu en as chassé les ténèbres du mensonge. 
Les idoles du pays 
de l'esclavage se sont placées 
sous ta puissance et ceux que tu as 
ainsi délivrés du péché 
se tournent vers la Mère de Dieu 
pour lui chanter :

Réjouis-toi en qui l'homme est relevé
Réjouis-toi en qui les démons sont défaits 
Réjouis-toi tu foules au pied 
le maître du mensonge
Réjouis-toi tu démasques 
le piège des idoles
Réjouis-toi Mer où trouve sa perte 
le Pharaon qui se tient dans l'esclavage du péché
Réjouis-toi Rocher d'où jaillit 
la Source qui abreuve les assoiffés 
Réjouis-toi Colonne du Feu qui 
illumine notre marche dans la nuit 
Réjouis-toi Manteau aussi vaste 
que la Nuée pour ceux qui sont sans recours
Réjouis-toi tu portes le vrai Pain du ciel 
qui remplace la manne 
Réjouis-toi Servante du Festin où 
nous avons part aux réalités du ciel 
Réjouis-toi Belle terre de la foi 
où s'accomplit la Promesse
Réjouis-toi Pays ruisselant de lait et de miel
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Lorsque Siméon fut au seuil de la mort, 
Seigneur, tu lui fus présenté comme un enfant 
mais il reconnut en toi 
la perfection de la Divinité. 
Plein d'admiration pour ton Être 
qui n'a pas de fin, il chanta : 
Alléluia, alléluia, alléluia !

Le Créateur a fait une Oeuvre Nouvelle 
lorsqu'il se rendit visible à nos yeux. 
Il a pris chair dans le sein 
d'une vierge en la gardant 
dans son intégrité, pour qu'à la vue 
de cette merveille nous chantions :

Réjouis-toi Fleur de l'Être inaltérable de Dieu
Réjouis-toi Couronne 
de son amour virginal 
Réjouis-toi Figure qui resplendit 
de la Résurrection du Seigneur 
Réjouis-toi tu partages avec 
les anges la clarté du Royaume
Réjouis-toi Arbre dont le Fruit splendide 
nourrit les croyants
Réjouis-toi Feuillage dont l'ombre procure  
la fraîcheur aux multitudes
Réjouis-toi tu enfantes la rançon des captifs 
Réjouis-toi tu portes dans ta chair 
le Guide des égarés
Réjouis-toi notre Avocate 
auprès du Juge juste et bon
Réjouis-roi en qui arrive le pardon 
pour la multitude 
Réjouis-toi Tunique d'espérance 
pour ceux qui sont nus
Réjouis-toi Amour plus fort que tout désir
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Quand nous contemplons 
cet enfantement inhabituel 
nous devenons étrangers 
à notre monde habituel 
et notre esprit se tourne vers l
es réalités d'en haut. 
Car le Très-Haut s'est révélé  aux hommes 
dans l'abaissement pour élever 
ceux qui croient en lui. 
Alléluia, alléluia, alléluia !

Le Verbe que rien ne contient a pris chair 
dans notre condition humaine 
sans cesser d'être Dieu. 
En venant habiter le monde d'en-bas, 
il n'a pas quitté pour autant 
les réalités d'en-haut, 
mais il est descendu tout entier 
dans le sein d'une Vierge 
qu'il a habitée de sa divinité 

Réjouis-toi Temple du Dieu 
de toute immensité
Réjouis-toi Porche du Mystère 
enfoui depuis les siècles 
Réjouis-toi incroyable nouvelle 
pour les incroyants
Réjouis-toi Bonne Nouvelle 
pour les croyants
Réjouis-toi Vaisseau choisi où 
vient à nous Celui qui surpasse les Chérubins 
Réjouis-toi Demeure très sainte de 
Celui qui siège au-dessus des Séraphins 
Réjouis-toi en qui les contraires 
sont conduits vers l'Unité
Réjouis-toi en qui se joignent 
la virginité et la maternité
Réjouis-toi en qui la transgression 
reçoit le pardon
Réjouis-toi en qui le Paradis 
s'ouvre à nouveau 
Réjouis-toi Clef du Royaume du Christ
Réjouis-toi Espérance des biens éternels
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Tous les anges du ciel ont été frappés de stupeur 
devant la prodigieuse oeuvre 
de ton Incarnation, 
Seigneur, car toi le Dieu que nul 
n'a jamais vu, 
tu t'es rendu visible à tous 
et tu as demeuré parmi nous. 
Tous nous t'acclamons : 
Alléluia, alléluia, alléluia !

Devant toi, ô Mère de Dieu, 
les orateurs bavards sont muets 
comme des poissons, 
incapables de dire comment tu as pu enfanter 
et demeurer vierge. 
Remplis d'étonnement,
 nous contemplons en toi le Mystère de la Foi :

Réjouis-toi Trône de la sagesse éternelle
Réjouis-toi Écrin du dessein 
bienveillant de Dieu 
Réjouis-toi tu conduis les philosophes 
aux limites de leur sagesse 
Réjouis-toi tu mènes les savants 
aux frontières du raisonnement
Réjouis-toi devant qui les esprits subtils 
deviennent hésitants
Réjouis-toi devant qui les littérateurs 
perdent leurs mots 
Réjouis-toi devant qui se défont 
les raisonnements les plus serrés 
Réjouis-toi car tu montres Celui 
dont la Parole agit avec puissance
Réjouis-toi en qui nous sommes tirés 
de l'abîme de l'ignorance
Réjouis-toi en qui nous accédons à la plénitude 
du Mystère de Dieu
Réjouis-toi Planche de salut pour ceux  
qui aspirent à la pleine vie
Réjouis-toi Havre de paix pour ceux  
qui se débattent dans les remous de leur vie
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Dans sa volonté de sauver toute sa création, 
le Créateur de l'univers 
a choisi d'y venir lui-même. 
Pour refaire en nous son image 
à sa ressemblance divine, 
l est devenu l'Agneau, 
lui notre Dieu et notre Pasteur. 
Alléluia, alléluia, alléluia !
En toi Vierge Marie, Mère de Dieu, 
trouvent refuge ceux qui ont fait choix de virginité 
et qui se tournent vers toi. 
Car le Créateur du ciel et de la terre 
t'a façonnée, 
ô Immaculée, 
en venant demeurer dans ton sein. 
Tous, il nous apprend à t'acclamer :

Réjouis-toi Mémorial de la virginité
Réjouis-toi Porte du Salut 
Réjouis-toi premier fruit 
du Royaume Nouveau
Réjouis-toi en qui resplendit 
la merveille du don gratuit
Réjouis-toi en qui sont régénérés 
les esprits accablés
Réjouis-toi en qui sont fortifiés 
ceux que leur passé a blessé 
Réjouis-toi car tu enfantes Celui 
qui nous délivre du Séducteur
Réjouis-toi car tu nous donnes 
la Source de la chasteté
Réjouis-toi Chambre nuptiale où Dieu 
épouse notre humanité
Réjouis-toi tu confies au Dieu d'amour 
 ceux qui se donnent à lui
Réjouis-toi Nourriture du Seigneur 
pour ceux  qui ont pris le chemin de virginité
Réjouis-toi tu conduis les croyants 
à l’intimité avec l'Époux
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Toutes nos hymnes de louange sont 
impuissantes à chanter, 
Seigneur, la profusion de ta miséricorde infinie. 
Seraient-elles aussi nombreuses 
que le sable de la mer, 
jamais elles ne parviendraient 
à égaler la richesse 
du don que tu nous as fait.
Alléluia, alléluia,, alléluia !

Nous contemplons dans la Vierge sainte le flambeau 
qui a porté la Lumière dans les ténèbres. 
Embrasée par la flamme du Verbe de Dieu 
qu'elle accueille dans sa chair, 
elle conduit tout homme à la connaissance de Dieu, 
illuminant l'intelligence de sa Splendeur. 
Joyeusement nous l'acclamons :

Réjouis-toi Aurore du Soleil levant
Réjouis-toi Flambeau qui porte la Lumière véritable 
Réjouis-toi Éclat de Celui qui illumine notre coeur
Réjouis-toi devant toi l'Ennemi est frappé de terreur
Réjouis-toi Porte de la Lumière étincelante
Réjouis-toi Source d'une Eau jaillissant en Vie éternelle 
Réjouis-toi Image vivante de la piscine du baptême
Réjouis-toi en qui nous sommes lavés de la souillure du péché
Réjouis-toi Bassin où nous est donné un esprit renouvelé
Réjouis-toi Coupe où nous puisons la Joie 
Réjouis-toi en qui nous respirons le parfum du Christ
Réjouis-toi Source intarissable d'allégresse
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Il a voulu faire grâce des anciennes 
dettes à tous les hommes. De lui-même il est venu habiter chez les siens, parmi ceux qui vivaient
 loin de sa Grâce et déchirant 
leurs billets de créance, 
il entendit de toutes les bouches 
sortir cette acclamation : 
Alléluia, alléluia, alléluia !

Nos voulons, ô Mère de Dieu, 
chanter ton enfantement, te louer comme le Temple vivant que le Seigneur a sanctifié et glorifié 
en demeurant dans ton sein, 
lui qui tient tout dans sa Main :

Réjouis-toi Tabernacle du Dieu vivant
Réjouis-toi Sanctuaire 
qui contient le Seul Saint 
Réjouis-toi Arche de la Nouvelle Alliance 
dorée par l'Esprit
Réjouis-toi Trésor inépuisable de la Vie
Réjouis-toi Diadème de grand prix 
pour les gouvernants
Réjouis-toi Gloire vénérable 
des prêtres de Dieu 
Réjouis-toi Solide Tour qui garde l’Église
Réjouis-toi Rempart 
inébranlable de la Cité
Réjouis-toi en qui surgit 
le Trophée de notre victoire
Réjouis-toi en qui sonne 
la déroute de notre Ennemi 
Réjouis-toi Guérison de mon corps
Réjouis-toi Salut de mon âme
Réjouis-toi Épouse inépousée !

Ô Mère bénie entre toutes, 
toi qui as enfanté le Verbe de Dieu, 
le Seul Saint, reçois l'offrande de notre prière. 
Garde-nous de tout malheur et de toute menace, 
nous qui te chantons d'un même cœur : 
Alléluia, alléluia, alléluia !

Ô Mère bénie entre toutes, 
toi qui as enfanté le Verbe de Dieu, 
le Seul Saint, reçois l'offrande de notre prière. 
Garde-nous de tout malheur et de toute menace, 
nous qui te chantons d'un même cœur : 

Alléluia, alléluia, alléluia !