jeudi 14 juin 2018

Une oeuvre pour mon voisin


Grâce aux artistes de tous les temps

En 1999, je décidai de suspendre pour un temps ma pratique picturale pour me vouer à des interventions artistiques et poétiques autour de moi dans mon quartier. Suite à une rencontre fortuite avec la médecin en chef d'un Centre médical proche de mon atelier - Le Centre médical Galilée à Saint-Gilles (une commune de Bruxelles) - l'équipe de médecins du Centre accepta que je crée en leurs murs un Cabinet d'art thérapie dont le but était de soigner gratuitement avec de l'art les patients ordinaires pour une part, les toxicomanes et les médecins pour une autre. Mon idée était simple : la médecine était un art qui s'égarait dans la technique et l'art est une création de la Vie même qui se mourait à force de spéculations. Il fallait donc que ces deux grands malades se régénèrent et se guérissent l'un l'autre pour se remettre au service de la Vie ! C'est ainsi que tous les samedis après midi pendant deux années, j'ai donné des consultations gratuites au terme desquelles je prescrivais aux malades des chef-d'oeuvres de la peinture, de la poésie et de la musique de tous les temps, dont j'avais fait ma pharmacie en ce lieu. Je précisais les doses requises de lectures de littérature et de poésie, d'attention soutenue de telle ou telle oeuvre dans tel musée de la ville et d'écoutes répétées de telle ou telle oeuvre de belle et grande musique, le tout assorti de praxis adaptées aux symptômes diagnostiqués. Je montai plusieurs expositions avec des artistes patients du Centre et avec eux nous participions aux Parcours d'artistes de la Commune. Une exposition que je montai à cette occasion s'intitulait "Etranger", j'y participai en distribuant dans les rues, en guise de papiers d'identité pour les sans papiers des tracs poétiques intitulés Bouts de papiers. J'avais aussi, clandestinement, fait passer des photos d'identité universelle au Visage du Christ etc, Ces activités me firent repérer par les autorités communales qui me demandèrent de me joindre au Comité culturel dont le but était de réfléchir à l'amélioration du Parcours d'artistes de Saint-Gilles. A l'issue de quelques réunions, je remis par écrit au Comité culturel et aux autorités une proposition de démultiplication du dit Parcours qui consistait à proposer aux artistes de la Commune de créer chaque année des oeuvres pour leurs voisins... 
A ma connaissance, cette idée ne s'est jamais concrétisée, mais je pense qu'elle a encore toute sa pertinence... Voici donc cette proposition, légèrement corrigée pour cette publication, mise à la disposition de ceux qui voudraient la mettre en pratique...



Une vitrine de la pharmacie du Cabinet d'art thérapie. 1999



Une oeuvre pour mon voisin

Note pour le Comité Culturel du Parcours d’Artistes 8
Une prescription du Cabinet d'art thérapie, par Robert Empain 

   La Commune de Saint-Gilles prépare son huitième Parcours d’Artistes. Elle a appelé des critiques, des galeristes, des représentants des pouvoirs publics, des artistes, à réfléchir au devenir de la manifestation. Nous avons d’abord formé avec les responsables du Service Culturel de la Commune un groupe informel de travail, rebaptisé récemment par Denis Gielen ; “ Comité Culturel ”.
 

    Avant de présenter l’idée simple de “ Une oeuvre pour mon voisin”,  je souhaite saisir l’occassion pour évoquer brièvement ce que sont aujourd’hui pour moi les enjeux d’une politique culturelle sociale et rappeler l’analyse critique de Parcours d’Artistes que j’ai exprimée lors de la première réunion ; le sens que peut prendre cette nouvelle idée dans la manifestation et dans le contexte de l’époque s’en dégagera plus clairement. 



Exemple d'une prescription du Cabinet d'art thérapie


   
     Politique culturelle 

    La politique, et plus particulièrement la politique culturelle de la Commune vise naturellement l’amélioration du vivre ensemble, de la citoyenneté, de la cohésion sociale, c’est à dire du respect de l’autre dans la pluralité culturelle urbaine actuelle. Elle souhaite, dans ce but, favoriser la rencontre du public et de l’art contemporain, renforcer la présence de l’art dans l’espace public et donner une place vivante à l’artiste dans la cité.
 

    Ces volontés de conserver, d’améliorer, de compléter et de renforcer l’originalité et la qualité de la manifestation, de donner une place à l’artiste dans la vie et la ville ne peuvent que rencontrer mon assentiment et celui du Comité Culturel. Cependant, peut-on encore sérieusement après le XX° siècle, la crise de la culture et le malaise de la civilisation, le doute profond qu’il nous lègue, attendre cela de la culture, des artistes et des oeuvres d’art ? Peut-on encore adhérer à l’utopie selon laquelle l’art serait un ciment social ? (Kant) Peut-on attendre d’une manifestation telle que le Parcours d’Artistes, avec ses paradoxes et pourvus des améliorations préconisées, qu’elle réponde, même partiellement, à de tels objectifs ?
 

    Cela serait peut-être possible si la politique culturelle s’inspirait davantage des propos que Marc Jimenez tenait lors du récent Colloque de Chinon : “ ...s’intéresser à l’art signifie créer des oeuvres afin d’explorer plus justement la sphère de l’imagination, des passions, des intuitions et des émotions. Cela veut dire différencier les modalités et les qualités de l’expérience sensible, mais surtout s’exercer à la liberté, désormais octroyée à l’individu de penser et de juger par lui-même. Le récent débat, poursuit-il, sur l’art contemporain a révélé les failles d’un système fondé sur la gestion économique et la programmation médiatique de la création artistique. Parler des oeuvres, se risquer à leur interprétation, les comprendre, porter un jugement sur elles, tout cela relève d’une réflexion esthétique qui ne se contente pas d’une simple exhibition (...) faire de l’art aujourd’hui, c’est tenter de rendre intelligible ce que l’économie, la médiatisation et la politique culturelles s’efforcent de dissimuler, à savoir que de toutes les activités humaines l’art reste celle qui peut encore se permettre de fabuler, de détourner, d’infiltrer, d’ironiser, d’exprimer la révolte devant la mise en ordre du monde. On pourrait multiplier les exemples de ce que l’on nomme une esthétique de la distinction, rebelle au nivellement médiatique, au consensus soft, au politiquement correct de la démocratie culturelle. Cette esthétique est là pour rappeler que l’expérience de la création artistique est de l’ordre du non-marchandable, littéralement du non-négociable, car l’art relève de passions, de désirs, de fantasmes, d’intuitions et d’imaginaires qui ne peuvent se mettre sur le marché.” ( in Manière de voir 57 - Le Monde diplomatique, mai-juin 2001- page 51)

    Parcours d’Artistes participe à mon avis de cette esthétique de la distinction et c’est cela qui fait, malgré ses lacunes, sa pertinence actuelle. 


Affiche pour le Cabinet d'art thérapie. 1999


     Analyse critique de la manifestation

    Rappelons que l’idée originale de Parcours d’Artistes est l’ouverture bénévole par les artistes de leurs ateliers, c’est-à-dire d’un lieu dans lequel ils vivent et travaillent le plus souvent d'ailleurs dans la précarité. La Commune centralise et organise un cheminement dans la ville, d’atelier en atelier, sous la forme d’une découverte ludique, celle du jeu de piste. La Commune valorise également certaines oeuvres et artistes par des expositions, un prix du public et un catalogue. Elle entend créer, et crée en effet, de la convivialité et du lien social. Parcours d’Artistes pourrait pourtant être assimilé par certains à du tourisme culturel.
C’est pourquoi sans doute l’échevin de la culture désire améliorer et élargir la manifestation : d’une part en inside en renforçant les rencontres des artistes avec les habitants autour des ateliers, d’autre part en outside avec des projets d’art urbain ambitieux qui feraient l’objet de commandes à des artistes sélectionnés par le Comité et non encore concernés par Parcours et enfin avec des expositions d’oeuvres des Collections publiques dans divers espaces tels que l’ancienne Maison du Peuple ou la Porte de Halle. La question centrale demeure posée : le Parcours d’artistes peut-il  échapper à la tendance culturelle générale de l’époque qui veut que art, artistes et patrimoine, deviennent de simples objets de  divertissement, de loisir, de spéculation ou de propagande ?
Ici comme ailleurs, se déploierait fatalement la stratégie paradoxale qu’a inventée le XX° siècle avec un système institutionnel culturel médiatique marchand qui consiste à recouvrir, sinon à annuler, en exhibant, en intégrant, en institutionnalisant, les oeuvres d’art et les véritables questions que posent les artistes à la société.

    Dans leurs lieux, les ateliers, les artistes accueillent le public, les amateurs voire les collectionneurs.  Sans doute, certains espèrent encore y voir les marchands d’art. Ces derniers pourtant snobent la manifestation sous prétexte qu’elle mêle le pire au médiocre. Certes, le tout venant de la création artistique est de qualité inégale mais ni plus ni moins en définitive que le tout venant du marché de l’art. Ce rejet prouve en réalité que la possibilité de découvertes directes d’artistes et surtout de ventes directes d’oeuvres à l’atelier créent un circuit de distribution parallèle qui brise le monopole des marchands.
 

    Les “bons artistes contemporains”, c’est-à-dire ceux qui sont installés dans le système de distribution médiatico-culturel-marchand de l’art, s’abstiennent donc, en bons stratèges du marketing, redoutant bien sûr d’y compromettre leur image et de nuire aux accords commerciaux avec leurs marchands.

    Nous ne disposons d’aucunes données sur les soutiens et prolongements privés ou publics, voire sur les ventes directes, que les artistes auraient pu obtenir à la suite des Parcours. Il reste que ce sont des artistes, pour la plupart en situation matérielle difficile, qui ont fait les frais de cette politique touristique culturelle courte. Une politique qui les appelle à devenir pendant trois week-end d’été des animateurs culturels bénévoles de la commune. Fonction que la Commune a laissé jusqu’ici sans véritables perspectives,  sans lendemain.
 

    De ce point de vue et jusqu’ici, Parcours d’Artistes a offert au public le spectacle de l’exclusion et de la précarité dans lesquelles vivent la plupart des artistes autour de nous. Il démontre qu’une pensée esthétique, qu’une politique culturelle sociale véritable, que les moyens adéquats d’une telle politique manquent encore à la cité.
 

    Si le Parcours d’Artistes montre l’absence d’un dessein collectif pour l’art, il révèle aussi que des artistes et l’art existent et créent bel et bien mais en retrait, qu’ils posent les questions sur nos rapports à la vérité et à la liberté, qu’ils questionnent encore notre être au monde, notre être ensemble, et qu’ils désirent prendre part plus active dans notre société en crise de sens, en crise sociale.
 

    Apparaît donc ainsi un autre point de vue : les défaillances de  Parcours d’Artistes lui donnent sa pertinence paradoxale. Car du plus grand péril vient aussi ce qui sauve, comme le dit le poète Holderlin. En effet, la découverte, la rencontre réelle avec des artistes au prise dans leurs ateliers avec leur désir singulier et désintéressé de création, de questionnement et de recherche de tout ce qui peut donner un sens à la vie, est ce qui fait justement sens à notre époque dans la mesure où ce désir lui est étranger, sinon opposé et hostile. C’est pourquoi l’atelier de l’artiste est un lieu d’exception, un lieu rare, étrange, intact peut-être, un lieu où l’art pourrait encore avoir lieu, un lieu ou la liberté de créer librement des oeuvres, et ainis de se créer soi-même, peut exister sans être contrôlé par la culture officielle ou occulté par le système de valeurs historique, médiatique et marchande. Un lieu où des humains persisteraient à oeuvrer en dehors et contre la logique inhumaine de notre temps. Dans son atelier l’artiste pose les questions essentielles de la venue et de la destination de l’oeuvre d’art.
 

    Bien sûr, pour le producteur d’objets artistiques marchands ou pour l’artiste qui, renonçant à lui-même, aspirerait à le devenir, l’atelier sera un lieu de production et de fabrication et perdra sa destination de lieu d’ouverture à l’autre et au tout autre.




Vue du Cabinet d'art thérapie, 2000

    
À notre époque l’atelier devient donc une attitude et comme tel il devient une oeuvre d’art vivante. Atelier, est d’ailleurs à entendre au sens large comme tout lieu à l’oeuvre, tout lieu pour qu’une oeuvre puisse venir au monde, venir à l’artiste, venir aux autres, à la cité, à la communauté humaine.
 

    Sans doute, la plupart des visiteurs du Parcours recherchent-ils eux aussi dans les ateliers d’artistes une échappée au système, un échange véritablement humain avec les artistes, une rencontre avec les oeuvres qui ne seraient ni dictées ni frelatées par le système. Sans doute sont-ils à la recherche d’une pensée, d’un désir, d’un sens, qui cherchent encore à se dire, d’une liberté et d’une jouissance autre, hors marché, hors catalogue, hors institutions, en un mot d’une gratuité perdue. Sans doute aussi, de nombreux d’artistes, qui vivent dans l’espoir d’une reconnaissance par le marché, les media et le musée, ne se reconnaîtront-ils pas dans le Parcours d’Artistes ainsi défini.
 

    De ce point de vue, les artistes du Parcours posent pertinemment et douloureusement à la cité, aux citoyens et aux système marchand et culturel, les questions de leur désir d’art et de leur désir d’être artistes. Ce qui explique à la fois le rejet des marchands et les tentations de contrôle et de sélection, c’est à dire de censure des institutions culturelles. Le Parcours d’Artistes pose alors à l’artiste la question de son désir propre d’être artiste et à tous, celle de la destination de l’oeuvre d’art. 
 
Photos universelle d'identité spirituelle. 2001



    Une oeuvre pour mon voisin
 
    Il s’agit alors non seulement de sauvegarder mais d’amplifier l’originalité et la pertinence paradoxales de la manifestation Parcours d’Artistes. Autrement dit, de le faire vivre débarrassé du complexe culturel ambiant et dépassé qui privilégie par trop l’objet d’art au détriment du geste inédit de l’artiste ; un geste qui transforma pourtant l’art du XX° siècle (Duchamp), une attitude de l’artiste contemporain qui tente de faire prendre conscience des maux que notre type de société fait subir aux hommes et à la nature. L’idée de Une oeuvre pour mon voisin va dans ce sens en prolongeant ce que Parcours d’Artistes a de spontané, d’ouvert, de désintéressé, de généreux et donc de véritablement culturel, convivial et social.

    Concept et fonctionnement

    Pour l’artiste 
Il s’agit, dans le cadre du prochain Parcours d’Artistes, d’inviter  les artistes de Saint Gilles -et d’ailleurs -, participant ou non aux ateliers ou aux expositions, à  créer une oeuvre pour leur voisin. Bien sûr en dialogue et en accord avec ce voisin. Si l’artiste n’habite pas Saint-Gilles, il crée une oeuvre pour l’ami Saint-Gillois, artiste ou non, qui l’invite et qui agit dés lors comme le voisin.
 
    Pour le voisin
Le voisin c’est celui que l’artiste choisit, mais, l’initiative d’approcher un artiste peut-être prise par tout Saint-Gillois. Le voisin c’est celui qui habite dans la rue, dans le quartier, c’est aussi l’école, le commerçant, le libraire, le boucher, le boulanger du quartier, la maison médicale, l’institut de beauté, l’hopital, le psychanalyste, l’hôtel, l’immeuble, le chantier, la banque, la maison de jeunes ou de personnes âgées, le commissariat, le restaurant, la prison, la wasserette, le parking, le cinéma, le café, le show- room, la piscine, la poste, la galerie, l’église voisines... Le lieu c’est la boutique, le salon, la chambre, la cour, la cave, le hall, le vestibule, la vitrine, le  jardin, la terrasse, la fenêtre, le garage, voire le voisin lui même...

    L’oeuvre
L’oeuvre est créée spécialement et gratuitement pour le voisin.
C’est la destination de l’oeuvre, la gratuité du geste qui fait rupture, qui fait art, et qui prime ici sur l’oeuvre objective.
L’oeuvre existe pourtant, c’est un tableau, une sculpture, un dessin, une photographie, une vidéo, une fresque, un étalage, un geste, un objet,  une installation, une performance, une lecture, un texte, une chanson, un récital, un chapeau, un drapeau,...bref, ce que l’artiste destine à son voisin qu’ils le désignent comme oeuvre.

    Le  dialogue
L’oeuvre et son installation provisoire chez le voisin font l’objet d’un dialogue et d’un accord écrit préalable entre les deux partenaires. La commune publiera et distribuera une formule d’accord dans un “Appel à participer”. Le double de cet accord lui sera renvoyé pour inscription et  publication de l’oeuvre pour mon voisin et sa localisation dans un guide spécifique édité par la Commune et destiné au public. (Agenda à préciser).
L’oeuvre exposée chez le voisin doit être accessible au public durant la période du Parcours. L’artiste et le voisin s’entendent pour garantir à l’organisation communale l’accès, l’accueil, et s’engage à prendre les assurances nécessaires.
Si l’artiste désire rester propriétaire de l’oeuvre, à lui  de restituer au voisin les lieux dans leur état initial. Si l’artiste offre l’ oeuvre à son voisin, qui l’accepte,  le voisin a  charge de la conserver en bon état, et reste libre de l’exposer ou non. Le voisin peut  aussi acheter l’oeuvre à l’artiste.
 

    La Commune
    Le rôle de la Commune est de simple médiation et de communication, comme dans Parcours.L’action Une Oeuvre pour mon voisin étant libre, spontanée, citoyenne et bénévole, la responsabilité artistique et civile de l’oeuvre revenant à l’artiste et à son voisin partenaires, aucune sélection, aucune censure des projets ne saurait s’exercer par la Commune, ou par quelque commissaire que ce soit, sans ruiner le sens de la démarche. Un agenda rétroplanning sera établi par la commune.

    Le prix de la commune
   Par contre, la Commune doit encourager la démarche en mettant en exergue les projets qu’elle juge magnifiques : d’une part  via une publication et via les media, reportages, entretiens etc.. d’autre-part, en encourageant l’artiste par une commande publique complémentaire et le voisin par une lettre du Bourgmestre l’invitant à poursuivre le dialogue avec les artistes de la Commune.
Les projets entrés à la date fixée au secrétariat du Parcours et d’ Une oeuvre pour mon voisin seront communiqués au Comité culturel. Ensuite, le ou les responsables du projet, délégués par le Comité, seraient en charge de faire le tour complet des oeuvres, accompagnés par un jury d’artistes (à définir); ce jury décernerait aux 10 meilleurs projets un prix d’encouragement sous forme d’une bourse (à fixer) à l’artiste pour la création d’une oeuvre urbaine pour la Commune (lieux à définir).
Des photographies professionnelles de l’oeuvre et des partenaires seront réalisées par la commune, en accord avec les participants, en vue d’une publication. Le responsable, simple accompagnateur du projet, se mettra à la disposition des artistes qui le souhaitent, il supervisera aussi  textes, graphismes, communications et publications en rapport avec le projet et ce  en accord avec le Comité Culturel et les responsables communaux. La Commune fixera un budget de fonctionnement et de communication pour le projet.

     Communication
   Un Appel à participer, muni du formulaire convention-inscription entre l’artiste et son voisin, sera lancé  dés la rentrée via les journaux communaux ou en toutes boites. Il s’adressera aux artistes et à la population. Cette Appel sera appuyé par la presse qui sera informée par un dossier de presse et une conférence de presse. Des relations publiques suivies  et plusieurs rappels, voire des affichages communaux appropriés, seront programmés. Un “catalogue” des Oeuvres pour mon voisin, primées et remarquées, du type journal ou magazine, sera édité.

      Perspectives
    Une politique culturelle à venir, à vocation sociale, aurait bien des raisons de s’inspirer de l’esprit, de l’originalité de la pertinence paradoxale du Parcours d’Artistes et des prolongements, initiés par le Comité Culturel, tels que Mobiles ou Une Oeuvre pour mon voisin.
Elle viserait  à prolonger la manifestation de manière constante, durable. Elle serait confiante dans le désir des artistes, le désir et le jugement  des citoyens. Elle appellerait les artistes à prendre une place vivante dans l’espace public, associatif, scolaire et semi-public. Elle serait débarrassée des craintes, des velléités de contrôles, des scrupules et des complexes dépassés des systèmes culturel et médiatico-marchands.
Elle se doterait des moyens financiers d’atteindre ses objectifs sociaux.
Elle serait accompagnatrice, médiatrice, non sélective et non directive, c’est à dire libre.
Elle reste et sera, je n’en doute pas, à penser par les responsables dans le détail et au quotidien
 

    On peut dire qu’elle aurait à déployer pour l’avenir cette esthétique de la distinction quelle a initié avec Parcours d’Artistes. D’abord, les ateliers d’artistes devraient être valorisés toute l’année comme les lieux vivants et ouverts pour l’art dans la cité. Ensuite, à partir de l’atelier d’artiste compris comme attitude, s’ouvre l’idée des ateliers élargis. C’est à dire d’une cité comprise comme un atelier ouvert à une multitude de lieux pour l’art et les artistes vivants auxquels une mission humaine est confiée par la collectivité. Une telle politique exprimerait et concrétiserait l’attente et le désir collectifs d’une destination autre pour le geste esthétique et l’oeuvre d’art, à savoir une destination citoyenne ou simplement une destination humaine.
 
    Bien à vous tous

    Robert Empain, Bruxelles, le 04/07/2001

1 commentaire:

  1. Superbe initiative, qu'il convient de joindre au pari bénédictin, c'est à dire au salut par la beauté !

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